(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Sising Walla, RSF a protesté contre la saisie d’exemplaires de l’hebdomadaire « Le Regard » – proche de l’opposition. L’organisation a demandé que les saisies de journaux cessent. Rappelant que des exemplaires de six journaux différents avaient été saisis par les […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Sising Walla, RSF a protesté contre la saisie d’exemplaires de l’hebdomadaire « Le Regard » – proche de l’opposition. L’organisation a demandé que les saisies de journaux cessent. Rappelant que des exemplaires de six journaux différents avaient été saisis par les autorités au cours de l’année 2000, Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a exhorté le ministre à « respecter le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par le Togo, qui garantit, dans son article 19, ‘la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre les informations et les idées de toute espèce' ».
Selon les informations recueillies par RSF, des policiers ont saisi un nombre indéterminé d’exemplaires de l’hebdomadaire « Le Regard » auprès de vendeurs à la criée, à Lomé, le 27 mars 2001. La direction du journal a déclaré n’avoir récupéré aucun des 3 500 exemplaires mis sur le marché. Le général Walla, qui a ordonné la saisie, reprocherait au journal la publication d’un article intitulé « Lomé refuse l’appui financier de l’Union européenne pour les législatives » – prévues pour octobre – qu’il juge diffamatoire. Selon « Le Regard », le gouvernement cherche à « éviter les contrôles de l’UE qui ne serait plus prête à financer des élections qui tourneront au hold up ». Le général Walla aurait affirmé que « le journal doit apporter la preuve » des informations contenues dans cet article.
La décision du gouvernement s’appuie sur le nouveau Code sur la presse, qui prévoit que le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité peut, « dans le cadre de ses pouvoirs de police, ordonner la saisie par arrêté des exemplaires de toute publication dont le contenu
constitue un délit de presse ».
À la suite de cette modification, six journaux ont été saisis au cours de l’année 2000. Le 2 août, « Le Combat du Peuple », un hebdomadaire d’opposition, avait porté plainte auprès de la chambre administrative de la Cour suprême contre le ministre de l’Intérieur, pour « excès de pouvoir ». Au 1er janvier, cette plainte n’avait toujours pas abouti. Le 7 août, l’Association togolaise des éditeurs de presse privée (ATEPP) avait lancé un appel au soutien financier et moral de la presse privée, « en proie à la dérive totalitaire du pouvoir en place ».