(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre la suspension de quatre journaux réformateurs, « Mobine », « Jamée-Madani », « Peyam-é-Emrouz » et « Dorran-é-Emrouz ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Shahroudi « d’annuler ces décisions ». L’organisation a rappelé que depuis le 1er janvier 2000, la justice, dominée par les […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au chef de la magistrature, l’ayatollah Shahroudi, RSF a protesté contre la suspension de quatre journaux réformateurs, « Mobine », « Jamée-Madani », « Peyam-é-Emrouz » et « Dorran-é-Emrouz ». Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé à Shahroudi « d’annuler ces décisions ». L’organisation a rappelé que depuis le 1er janvier 2000, la justice, dominée par les conservateurs, a ordonné la suspension de trente-sept journaux, dont trente-cinq de tendance réformatrice. Par ailleurs, douze journalistes sont toujours détenus dans ce pays, faisant de l’Iran la plus grande prison du Moyen-Orient pour les journalistes. RSF est aujourd’hui particulièrement inquiet du sort de Hassan Youssefi Echkevari, incarcéré depuis le 5 août (consulter les alertes de l’IFEX des 16 et 15 janvier 2001, 14 novembre, 17 et 11 octobre, 7 et 1 septembre et 8 août 2000).
Le 18 mars 2001, selon les informations recueillies par RSF, le quotidien « Dorran-é-Emrouz », les deux hebdomadaires « Mobine » et « Jamée-Madani » et le mensuel « Peyam-é-Emrouz » ont été suspendus sur ordre de la justice. Des poursuites judiciaires ont également été initiées contre les quatre directeurs des journaux : Hamid-Reza Zahedi-Kohnegourabi, de « Dorran-é-Emrouz », Mohammad Gharibani, de « Mobine », Mahmoud Raoufi, de « Jamée-Madani », et Mohammad Zahedi-Asl, de « Peyam-é-Emrouz ».
Echkevari, collaborateur de journaux aujourd’hui suspendus comme « Adineh », « Neshat » ou « Iran-é-farda », et théologien, est emprisonné depuis le 5 août. Il est pousuivi, comme de nombreux autres journalistes et intellectuels, pour avoir participé à une conférence organisée à Berlin, en avril, sur le thème « L’Iran après les élections ». Dans ce cadre, il est accusé de « menaces contre la sécurité nationale ». Le verdict de son procès, tenu à huis clos du 7 au 15 octobre, n’a toujours pas été rendu public. Egalement accusé d’être un « Mohareb » (combattant contre Dieu), Echkevari est passible de la peine de mort.