(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Antoine Gothe, ministre de la Justice, RSF a protesté contre la condamnation d’Aboukary Tembeley, président du Mouvement de Défense des Droits de l’Homme (MDDH) et directeur de publication du « Journal des droits de l’Homme », à deux mois de prison et à une amende de 150 000 francs CFA […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée à Antoine Gothe, ministre de la Justice, RSF a protesté contre la condamnation d’Aboukary Tembeley, président du Mouvement de Défense des Droits de l’Homme (MDDH) et directeur de publication du « Journal des droits de l’Homme », à deux mois de prison et à une amende de 150 000 francs CFA (212$US; 227 euros). « Aboukary Tembeley a simplement informé les centrafricains en publiant un sondage d’opinion. Il n’aurait jamais dû être inquiété et doit être libéré immédiatement », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Le 5 mars 2001, selon les informations recueillies par RSF, le tribunal de Bangui a déclaré Tembeley coupable « d’actes de manoeuvre de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves ». Le tribunal lui a reconnu des circonstances atténuantes. Le directeur de la publication a également été condamné à une amende pour ne pas avoir respecté le dépôt légal pour sa publication. Dans l’après-midi du 5 mars, Tembeley a été transféré du camp de gendarmerie PK12, où il était détenu depuis une semaine, au centre de la gendarmerie territoriale à Bangui, où il avait déjà été maltraité à la mi-février.
Tembeley avait publié, dans l’édition de février du « Journal des droits de l’Homme », un sondage effectué auprès de 200 personnes et posant la question suivante : Le président Patassé doit-il démissionner ? 173 personnes sondées s’étaient prononcées pour la démission du chef de l’État. Il a été arrêté le 14 février et maltraité en détention. Le défenseur des droits de l’homme a été hospitalisé pendant une semaine à ses frais. Il souffrait de multiples contusions à la tête et de problèmes pulmonaires suite à son passage à tabac. Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, RSF avait rappelé le 15 février que la détention de Tembeley était en contradiction avec l’article 15 de la loi 98.006 relative à la liberté de la communication en République centrafricaine qui stipule que « le journaliste a le droit d’enquêter librement sur tous les faits qui intéressent la vie publique, de mettre en discussion les actions et les déclarations de toute institution publique ou privée ».