(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Premier ministre roumain, Mugur Isarescu, RSF a dénoncé les propos tenus par le vice-président du parti d’extrême droite Romania Mare, et les menaces proférées contre Stefan Susai, correspondant de l’Agence France Presse (AFP) à Iasi, en Roumanie. « Les menaces contre ce correspondant de l’AFP sont inadmissibles et nous […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Premier ministre roumain, Mugur Isarescu, RSF a dénoncé les propos tenus par le vice-président du parti d’extrême droite Romania Mare, et les menaces proférées contre Stefan Susai, correspondant de l’Agence France Presse (AFP) à Iasi, en Roumanie. « Les menaces contre ce correspondant de l’AFP sont inadmissibles et nous vous demandons de les condamner », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous prenons, par ailleurs, tout à fait au sérieux les déclarations de Anghel Stanciu, révélatrices de la nature de ce parti, devenu la deuxième force politique en Roumanie, et du danger qu’il représente pour les libertés », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, Stanciu, vice-président du parti d’extrême droite Romania Mare, a déclaré, le 29 novembre 2000, à Iasi (nord du pays) : « Il faut interner les journalistes dans des camps de travail ». Le correspondant local de l’AFP à Iasi qui a rapporté ces propos, Susai, a été sommé par des responsables locaux du parti Romania Mare de revenir sur ces propos, puis, ayant refusé, a été menacé par plusieurs appels anonymes en ces termes : « Désormais, fais attention dans la rue. Ne crains-tu pas ce qui peut arriver à ta femme et à ta fille ? »
Stanciu a démenti avoir tenu les propos sur l’internement des journalistes, alors que plusieurs enregistrements sont disponibles. Il avait, dans un premier temps, déclaré à l’agence indépendante Mediafax qu’il s’agissait d’une plaisanterie de sa part. RSF rappelle que les milieux d’extrême droite en Roumanie sont coutumiers des insultes envers la presse roumaine et étrangère, l’AFP en particulier, et des menaces particulièrement violentes envers les journalistes. Le leader du parti Romania Mare, Vadim Tudor, affrontera l’ancien président Ion Iliescu au second tour de l’élection présidentielle, le 10 décembre.