(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 16 octobre 2000 : U Soe Thein, journaliste et député emprisonné depuis mai 1996, est à l’article de la mort Reporters sans frontières et Daniel Cohn-Bendit dénoncent l’attitude criminelle des autorités birmanes Soe Thein, journaliste et député de la Ligue nationale pour la démocratie […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 16 octobre 2000 :
U Soe Thein, journaliste et député emprisonné depuis mai 1996, est à l’article de la mort
Reporters sans frontières et Daniel Cohn-Bendit dénoncent l’attitude criminelle des autorités birmanes
Soe Thein, journaliste et député de la Ligue nationale pour la démocratie (LND, parti d’opposition), a été admis, au cours de la troisième semaine de septembre, aux services de soins intensifs de l’hôpital général de Rangoun. Il a fallu que le journaliste s’effondre dans sa cellule, terrassé par une attaque cardiaque, pour que les autorités acceptent de le transférer à l’hôpital. Selon ses proches, il est à l’article de la mort. Les maux à l’estomac dont il souffre se sont également aggravés. En juillet 1997, Soe Thein avait déjà eu une attaque cardiaque. Les autorités avaient refusé de le soigner. Depuis la confiscation des élections, en mai 1990, par les militaires, trois journalistes sont morts en détention. Au moins douze autres sont actuellement incarcérés en Birmanie.
Reporters sans frontières et Daniel Cohn-Bendit, parrain de Soe Thein dans le cadre de l’Association des élus pour la Birmanie, ont exprimé leur très vive préoccupation quant à l’état de santé de Soe Thein, journaliste et député de la Ligue nationale pour la démocratie.
L’organisation de défense de la liberté de la presse et le député européen demandent aux autorités birmanes de tout mettre en oeuvre pour que le journaliste soit libéré immédiatement et qu’il reçoive les soins nécessaires. Son état de santé est imputable aux conditions déplorables dans lesquelles les prisonniers politiques sont détenus en Birmanie, et au refus criminel des autorités de soigner les prisonniers malades.
Soe Thein, âgé de 55 ans, est détenu à la prison d’Insein depuis mai 1996. Les autorités l’accusent d’avoir rédigé des textes sur la « résistance passive » pour la LND. Il est emprisonné en vertu de l’article 10 de la Loi sur la protection de l’Etat, qui permet de détenir indéfiniment un prisonnier sans procès. Soe Thein a été directeur du quotidien officiel Botahtaung avant d’être licencié en 1988 pour avoir soutenu le mouvement démocratique. Il a également publié le magazine Ah-Twe-Ah-Myin (La pensée) jusqu’en novembre 1990, date à laquelle il a été arrêté une première fois.
Depuis la confiscation des élections démocratiques de mai 1990, trois journalistes, Ne Win, Ba Thaw et Saw Win, sont morts dans les prisons birmanes. Au moins douze journalistes sont actuellement emprisonnés en Birmanie. San San Nweh, prix Reporters sans frontières – Fondation de France, n’a jamais reçu les soins appropriés à son état de santé, depuis son arrestation en août 1994. Elle souffre notamment d’hypertension artérielle qui peut entraîner, à tout moment un infarctus, et d’une infection rénale.
Daniel Cohn-Bendit parraine Soe Thein, depuis septembre 1999, dans le cadre de l’Association des élus pour la Birmanie. Cette organisation demande à des élus des pays démocratiques d’apporter leur soutien aux députés birmans élus en mai 1990 et dont les militaires ont confisqué la victoire électorale. Au 1er mars 2000, cinquante et un députés de la LND étaient toujours détenus. Enfin, Aung San Suu Kyi, leader de la LND, a récemment été placé en résidence surveillée à Rangoun.
