(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Antoine Grothe, RSF a demandé la libération immédiate de Maka Gbossokotto, directeur de publication du quotidien privé « Le Citoyen » et correspondant de RSF en République centrafricaine. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a rappelé qu’au cours d’une rencontre avec une délégation de RSF en […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Antoine Grothe, RSF a demandé la libération immédiate de Maka Gbossokotto, directeur de publication du quotidien privé « Le Citoyen » et correspondant de RSF en République centrafricaine. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a rappelé qu’au cours d’une rencontre avec une délégation de RSF en janvier 2000, le président Ange-Félix Patassé avait pris l’engagement personnel de « veiller à ce qu’il n’y ait jamais de journaliste emprisonné dans le pays ni aucune mesure arbitraire ». RSF a affirmé que cette détention est également en contradiction avec l’article 15 de la loi 98.006 relative à la liberté de la communication, qui stipule que « le journaliste a le droit d’enquêter librement sur tous les faits qui intéressent la vie publique, de mettre en discussion les actions et les déclarations de toute institution publique ou privée ». Enfin, RSF a insisté sur le fait qu’en janvier, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression a indiqué que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme ».
Selon les informations recueillies par RSF, Gbossokotto, directeur de publication du quotidien privé « Le Citoyen » et correspondant de RSF, a été convoqué à la gendarmerie de Bangui, le 4 août au matin. Entendu pendant plus de deux heures, suite à une plainte déposée par Prosper N’Douba, le conseiller spécial du chef de l’État chargé de la communication, Gbossokotto a été placé, vers 13 heures (heure locale), en détention pour « offense » et « diffamation ». On lui reproche la publication dans l’édition de son journal du 24 juillet, d’une lettre de N’Douba, adressée à des sociétés privées, en vue de leur vendre les « nouvelles effigies officielles » du chef de l’État. Douze photos auraient ainsi été proposées pour la somme de 150 000 francs CFA (environ 211 $US, 250 euros). « Le Citoyen » a reproduit l’intégralité de la lettre sous le titre : »Racket dans les sociétés organisé par Prosper N’Douba? »
RSF a également rappelé que le 17 mai dernier, Cardoso de Meillot, directeur de publication du quotidien privé « Le Démocrate », et Raphaël Kopessoua, directeur de publication de l’hebdomadaire privé « Vouma la mouche », ont été condamné respectivement à six et trois mois de prison avec sursis, ainsi qu’à 100 000 et 125 000 francs CFA d’amende (environ 140 et 175 $US, 160 et 210 euros), pour « offense au chef de l’État ». de Meillot a été incarcéré pendant vingt jours avant d’être jugé (consulter les alertes de l’IFEX des 22 et 15 mai 2000).