(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au responsable du Département de la publicité du comité central du Parti communiste chinois (PCC), Ding Guangen, RSF s’est inquiétée des sanctions prises à l’encontre de la journaliste et économiste He Qinglian. RSF a demandé à Ding Guangen que « la journaliste retrouve son poste au sein de la rédaction […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au responsable du Département de la publicité du comité central du Parti communiste chinois (PCC), Ding Guangen, RSF s’est inquiétée des sanctions prises à l’encontre de la journaliste et économiste He Qinglian. RSF a demandé à Ding Guangen que « la journaliste retrouve son poste au sein de la rédaction du journal d’Etat ‘Shenzhen Legal Daily’ et qu’elle soit, de nouveau, autorisée à publier ses articles ». Depuis plusieurs mois, la Chine mène une campagne de reprise en main idéologique qui est, selon Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, en « complète contradiction avec les engagements internationaux de la Chine et notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont l’article 19 garantit la liberté d’expression. »
Selon les informations recueillies par RSF, les autorités ont exigé de la direction du journal « Shenzhen Legal Daily » que la journaliste He Qinglian quitte son poste de chef de rubrique. De retour des États-Unis, le 21 juin 2000, où elle avait donné des cours dans une université, la journaliste a été informée par son directeur qu’elle était mutée dans un « service de recherche », que son salaire était gelé et qu’elle n’avait plus le droit de publier des articles pour le quotidien. Selon le directeur du journal, cette sanction a été prise à la demande de « hautes autorités ». La parution d’articles signés par He Qinglian est, par ailleurs, interdite dans toute la Chine depuis la publication d’un de ses articles dans l’édition de mars du « Shuwu Magazine », dénonçant les inégalités sociales et critiquant la corruption au sein des « élites » du Parti communiste. La journaliste est l’auteur du livre politique « Le piège de la Chine », vendu à plus de cent mille exemplaires et qualifié de « chef d’oeuvre » par Liu Ji, un conseiller influent du président Jiang Zemin.
Ces sanctions interviennent au moment même où les autorités chinoises ont annoncé les premiers « résultats » de la campagne idéologique, engagée en mars dernier, contre les « libéraux et les droitiers ». Dans une interview publiée le 13 juin par l’agence de presse officielle Xinhua, un des responsables de l’administration en charge de la presse d’État et des publications avait affirmé qu’un nouveau « système d’avertissements » avait été adopté pour « aider les médias à adhérer aux préceptes du marxisme-léninisme, de la pensée Mao et de la théorie Deng Xiaoping. » Cette campagne aurait déjà abouti à des sanctions contre une douzaine de journaux et de maisons d’édition. Plusieurs de ces dernières – Today China Press, Reform Press et East Wind Press – ont été fermées par les autorités. Enfin, le pouvoir a interdit la publication sur tout le territoire d’articles d’universitaires « libéraux » tels que Li Shenzhi, He Jiadong ou Liu Junning.