(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au représentant du gouvernement pour l’Administration fédérale de la zone tribale (FATA, nord-ouest du Pakistan), Mir Laiq Shah, RSF a protesté contre l’interpellation d’Ahmed Jan Siddiqui, correspondant du journal « Ausaf à Sadda » (district de Kurram), et la délivrance de mandats d’arrêt contre Iqbal Hussain, correspondant des journaux « Jang » et […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au représentant du gouvernement pour l’Administration fédérale de la zone tribale (FATA, nord-ouest du Pakistan), Mir Laiq Shah, RSF a protesté contre l’interpellation d’Ahmed Jan Siddiqui, correspondant du journal « Ausaf à Sadda » (district de Kurram), et la délivrance de mandats d’arrêt contre Iqbal Hussain, correspondant des journaux « Jang » et « The News International », Muhammad Jamil et Mohammad Idris, journalistes free-lance. L’organisation de défense de la liberté de la presse a demandé au représentant du gouvernement de tout mettre en oeuvre pour « obtenir la libération immédiate du journaliste emprisonné et l’annulation des mandats d’arrêt contre les trois autres ». Enfin, Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation, a rappelé que dans un document daté du 18 janvier 2000, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression a souligné que l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme.
Selon les informations obtenues par RSF, Ahmed Jan Siddiqui a été arrêté, le 7 juin 2000, par des policiers à Sadda (nord-ouest du Pakistan). La police lui reproche d’avoir publié des articles dénonçant la corruption au sein de l’administration locale. Il est détenu en vertu de l’article 40 de la Loi sur les crimes à la frontière (Frontier Crimes Regulation, adoptée en 1901).
Déjà le 23 mai, les autorités avaient délivré un mandat d’arrêt contre Hussain, correspondant des journaux « Jang » et « The News International » pour le district de Kurram. Le journaliste a fui et son frère, Ajmal Hussain, lui-même correspondant du quotidien « Sahafat », a été interpellé. Le 6 juin, son père est également arrêté. Le 10 juin, les deux hommes sont remis en liberté provisoire pour une durée de quinze jours. Les autorités exigent qu’entre-temps Hussain se rende à la police s’il ne veut pas que son père et son frère soient arrêtés de nouveau. Le journaliste avait écrit des articles relatant l’arrestation d’une dizaine de personnes au cours d’une manifestation de soutien à un religieux en conflit avec l’administration.
Enfin, au cours de la semaine du 5 juin, les autorités ont délivré deux mandats d’arrêt contre Jamil et Idris, deux journalistes free-lance affiliés à l’Union des journalistes tribaux (TUJ, syndicat de journalistes). Le 12 juin, le président de la TUJ a appelé à une grève de la faim si le journaliste n’était pas libéré et les mandats d’arrêt annulés dans les quarante-huit heures.