(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président du Rassemblement congolais pour la démocratie à Goma (RCD / Goma), Emile Ilunga, RSF a demandé de révéler le lieu et le motif de la détention de Nicaise Kibel Bel’Oka, directeur de l’hebdomadaire privé « Les Coulisses ». RSF s’est inquiétée des atteintes répétées à la liberté de la […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au président du Rassemblement congolais pour la démocratie à Goma (RCD / Goma), Emile Ilunga, RSF a demandé de révéler le lieu et le motif de la détention de Nicaise Kibel Bel’Oka, directeur de l’hebdomadaire privé « Les Coulisses ». RSF s’est inquiétée des atteintes répétées à la liberté de la presse dans cette région et a demandé à Ilunga de bien vouloir faire en sorte que les journalistes puissent exercer librement leur métier dans les territoires sous contrôle du RCD. « Nous tenons à vous rappeler que, depuis le 1er janvier 1999, dans la région de Goma, plus de dix journalistes ont été arrêtés, d’autres ont été blessés, agressés ou menacés, une radio a été fermée et un journal a été interdit de paraître », a ajouté Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, Kibel Bel’Oka a été arrêté, le 25 mai 2000, par des agents de la sécurité du RCD, qui ont également saisi un ordinateur et des téléphones. Personne ne sait où ce journaliste a été conduit. Le 18 mai dernier, le président du RCD / Goma avait donné l’ordre d’arrêter Kibel Bel’Oka, suite à une interview accordée par le journaliste à la radio Voice of America. Le directeur des « Coulisses » avait notamment déclaré que « l’on ne pouvait ignorer le président Kabila dans le nouvel ordre politique à mettre en place au prochain dialogue inter congolais ».
RSF a rappelé que, le 21 février, Kibel Bel’Oka a été interrogé par les autorités, à la demande du ministre de la Justice du RCD. (consulter l’alerte de l’IFEX du 24 février 2000). On lui reprochait d’avoir affirmé, dans son journal, que certains membres du RCD avaient spolié des parcelles de terrain au bord du lac Kivu, afin de les revendre.