**Mise à jour d’une alerte de l’IFEX du 6 avril 2000** (RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Robert Mbella Mbappé, RSF a protesté contre la condamnation à six mois de prison de Michel Pekoua, directeur de publication de l’hebdomadaire privé « Ouest-Echos ». RSF a demandé que le journaliste soit acquitté lors […]
**Mise à jour d’une alerte de l’IFEX du 6 avril 2000**
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Robert Mbella Mbappé, RSF a protesté contre la condamnation à six mois de prison de Michel Pekoua, directeur de publication de l’hebdomadaire privé « Ouest-Echos ». RSF a demandé que le journaliste soit acquitté lors du procès en appel. L’organisation a rappelé qu’une condamnation à une peine de prison pour un délit de presse, et en l’occurrence pour diffamation, est considérée, par les instances internationales en charge des droits de l’homme, comme « disproportionnée » par rapport au préjudice subi par la victime. Ainsi, dans un document du 14 juillet 1992, la Commission des droits de l’homme des Nations unies a souligné que « la détention en tant que sanction négative de l’expression d’une opinion, constitue l’un des moyens les plus répréhensibles destinés à imposer le silence et, de ce fait, est une violation grave des droits de l’homme ». « Ce qui explique qu’aujourd’hui, aucun État démocratique ne prononce de peine d’emprisonnement dans des affaires de presse » a ajouté Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.
Selon les informations recueillies par RSF, Pekoua a été condamné le 4 avril 2000 à six mois de prison pour « diffamation, injures et propagation de fausses nouvelles » par le tribunal de Bafoussam (ouest du pays). Le journaliste, qui doit également payer la somme de 800 000 francs CFA (approx. 1170 $US, 1200 euros) au titre des dommages et intérêts, a été immédiatement incarcéré à l’issue de son procès. Cette condamnation fait suite à une plainte déposée par le directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH). En juillet 1999, l’hebdomadaire avait publié un memorandum écrit par des employés de la SNH, qui critiquait sa gestion de l’entreprise. En aôut 1999, les autorités avaient demandé à Pekoua de révéler les noms et adresses des auteurs du memorandum. Le journaliste avait refusé, se référant à la loi sur la presse qui garantit, dans son article 50, la protection des sources.