**Mise à jour des alertes de l’IFEX des 14 et 13 mars 2000** (RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au procureur général, Amos Wako, RSF a demandé la libération de Sam Aola, correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) à Mombasa (Est du pays) et journaliste du quotidien privé « The People ». RSF a rappelé qu’une détention pour […]
**Mise à jour des alertes de l’IFEX des 14 et 13 mars 2000**
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au procureur général, Amos Wako, RSF a demandé la libération de Sam Aola, correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) à Mombasa (Est du pays) et journaliste du quotidien privé « The People ». RSF a rappelé qu’une détention pour délit de presse est considérée par les instances internationales en charge des droits de l’homme, comme « disproportionnée » par rapport au préjudice subi par la victime. Dans un document daté du 14 juillet 1992, la Commission des droits de l’homme des Nations unies a souligné que la « détention en tant que sanction négative de l’expression d’une opinion, constitue l’un des moyens les plus répréhensibles destinés à imposer le silence, et, de ce fait, est une violation grave des droits de l’homme ». « Ceci explique qu’aujourd’hui plus aucun État démocratique ne prononce de peine d’emprisonnement dans des affaires de presse », a ajouté Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.
Selon une dépêche de l’AFP, le 15 mars 2000, Aola a été arrêté à Mombasa. Il devrait comparaître le 16 mars devant un tribunal. Le journaliste est accusé de diffusion de « nouvelle alarmiste ». Le 9 mars dernier, l’AFP avait rapporté les propos d’un haut responsable de la police de Mombasa, qui avait affirmé qu’environ 4,8 tonnes de haschich avaient disparu d’un entrepôt gardé par la police depuis leur saisie au mois de janvier. Le porte-parole de la police kenyane, Peter Kimanthi, avait démenti ces affirmations. Le 13 mars, Simbu Kusimba, directeur du bureau de « The People » à Mombasa, avait été interpellé quelques heures pour avoir diffusé cette même information.
RSF a par ailleurs rappelé que le 15 février 2000, Johann Wandetto, journaliste du quotidien privé « The People », avait été condamné à dix-huit mois de prison. Le journaliste avait été inculpé de diffusion de « nouvelles alarmistes », suite à la parution d’un article affirmant que des militaires de la garde présidentielle étaient tombés dans une embuscade et avaiant été désarmés par des bandits, à Kamatira, dans la région du West Pokot. Johann Wandetto avait finalement été libéré une semaine plus tard (voir les alertes de l’IFEX des 25 et 16 février 2000).