(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Ministre de la Justice Youri Tchaïka, RSF a demandé des explications sur la détention du journaliste Andreï Babitsky par les forces fédérales, en Tchétchénie. Il serait accusé de « participation à une bande armée » et placé en détention. « Nous vous demandons instamment des explications sur cette accusation ainsi que […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au Ministre de la Justice Youri Tchaïka, RSF a demandé des explications sur la détention du journaliste Andreï Babitsky par les forces fédérales, en Tchétchénie. Il serait accusé de « participation à une bande armée » et placé en détention. « Nous vous demandons instamment des explications sur cette accusation ainsi que la remise en liberté du journaliste », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF a également demandé aux autorités russes de respecter la Convention de Genève qui garantit l’intégrité et la sécurité des journalistes en zone de conflit.
Selon les informations obtenues par RSF, Babitsky, correspondant de la radio américaine Radio Free Europe porté disparu depuis le 15 janvier, a été arrêté par les forces fédérales près de Grozny. Placé en détention, le journaliste serait accusé de « participation à une bande armée ». Il risque une peine allant de six mois à cinq ans de prison. Début janvier, le domicile du journaliste à Moscou avait été perquisitionné et de nombreuses notes et documents de travail concernant la Tchétchénie lui ont été saisis par les autorités. Babitsky est connu pour ses reportages critiques sur l’action des forces fédérales dans la république.
Les autorités russes ont démontré à plusieurs reprises leur animosité envers les représentants de la presse étrangère depuis le début de l’intervention armée en Tchétchénie. Le 25 octobre 2000, Oleg Koussov, également correspondant de Radio Free Europe s’était vu confisquer son dictaphone par un officier russe à la frontière entre l’Ingouchie et la Tchétchénie. Le journaliste avait été frappé par un autre militaire après avoir essayé de protester. Le 29 décembre, six journalistes occidentaux avaient été arrêtés près de Grozny par des militaires russes qui leur reprochaient l’absence d’accréditation pour accéder aux zones de combats. Marcus Warren du quotidien britannique « Daily Telegraph », Rodrigo Fernandez, correspondant du quotidien espagnol « El Pais », David Filipov du quotidien nord américain « Boston Globe », Daniel Williams journaliste du quotidien « Washington Post », Ricardo Ortega de la chaîne de télévision espagnole Antena 3 et son cameraman Teimuraz Gabashvili ont été conduits à la base militaire russe de Mozdok, où ils ont été interrogés pendant plusieurs heures avant d’être libérés.