(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, RSF s’est inquiétée de l’interpellation de plusieurs journalistes par les forces de l’ordre lors de la cérémonie de remise des prix télévisuels dits des « 7 d’or », à Paris. L’organisation a demandé des « explications sur le comportement des policiers qui ont violemment interpellé un […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur,
Jean-Pierre Chevènement, RSF s’est inquiétée de l’interpellation de
plusieurs journalistes par les forces de l’ordre lors de la cérémonie de
remise des prix télévisuels dits des « 7 d’or », à Paris. L’organisation a
demandé des « explications sur le comportement des policiers qui ont
violemment interpellé un cameraman et arrêté deux autres journalistes venus
couvrir l’événement ». « Nous sommes très étonnés d’une telle attitude des
forces de police face à des journalistes exerçant leur profession », a
déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Selon les informations obtenues par RSF, le 2 octobre 1999, Richard Sovied,
cameraman pour la chaîne de télévision indépendante Télé Bocal, a été
violemment interpellé par les forces de l’ordre alors qu’il était venu
couvrir une manifestation de la Confédération permanente des médias libres
(CPML) en marge de la cérémonie des « 7 d’or », devant le cinéma parisien le
« Rex ». Selon des témoins de la scène, Sovied a été interpellé alors qu’il
tentait d’interviewer Pierre Carles, réalisateur indépendant, présent à
l’entrée du cinéma. Il a été ceinturé, menotté et maintenu brutalement à
terre par quatre agents. Il souffre d’un hématome au poignet suite à
l’intervention des policiers. Carles a été également jeté à terre et
menotté. Tous deux ont été interpellés et conduits au poste de police en
compagnie de Raphaël Garrigos du quotidien « Libération », et Brendan Kemmet
du quotidien « Le Parisien », venus couvrir la cérémonie. Garrigos, Kemmet et
Carles, interpellés sans aucun motif apparent, ont été libérés après trois
heures de garde à vue. Sovied a été, quant à lui, accusé de « rébellion » et
doit comparaître le 11 novembre prochain devant la 10ème Chambre
correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris.
« Au vu des récits des journalistes et des témoins de la scène, nous nous
interrogeons sur le bien fondé de cette accusation et demandons instamment
au ministère de l’Intérieur de prendre position sur cette affaire », a
également ajouté le secrétaire général de RSF.