(RSF/IFEX) – RSF a protesté contre l’arrestation des directeurs de publication de deux hebdomadaires privés, Abdoulaye Tiémogo, du « Canard Déchaîné » et Abarad Mouddour Zakara, de « La Roue de l’histoire ». Ce dernier a été arrêté et placé en garde à vue, le 18 mai 2002, suite à une plainte pour « diffamation » du ministre du Commerce, Seïni […]
(RSF/IFEX) – RSF a protesté contre l’arrestation des directeurs de publication de deux hebdomadaires privés, Abdoulaye Tiémogo, du « Canard Déchaîné » et Abarad Mouddour Zakara, de « La Roue de l’histoire ». Ce dernier a été arrêté et placé en garde à vue, le 18 mai 2002, suite à une plainte pour « diffamation » du ministre du Commerce, Seïni Oumarou. Sanoussi Jackou, propriétaire du journal « La Roue de l’histoire » et président d’un petit parti d’opposition, le Parti Nigérien pour l’autogestion (PNA), a également été arrêté, le 17 mai, pour cette même affaire. Quant à Tiémogo, il a été placé en garde à vue le 17 mai, une semaine après avoir animé un débat sur la station privée Tambara FM, au cours duquel Jackou avait accusé le Premier ministre, Hama Amadou, d’exercer une discrimination ethnique et régionaliste dans la nomination des hauts fonctionnaires de l’État. Les trois hommes ont été placés en détention provisoire à la prison civile de Niamey le 21 mai, dans l’attente de leur jugement prévu le 24 mai. Ils risquent une peine de six mois à deux ans de prison.
« Ces journalistes n’ont rien à faire en prison. Nous vous rappelons que l’incarcération comme sanction d’un délit de presse est considérée par les Nations unies comme une violation grave des droits de l’homme », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans un courrier adressé au ministre de la Communication, Mamane Sani. L’organisation lui a demandé de saisir les autorités compétentes pour que les journalistes soient libérés immédiatement.
L’année dernière, a rappelé RSF, Tiémogo a passé quarante-huit jours à la prison civile de Niamey. Le 19 octobre 2001, il avait été condamné à six mois de prison pour « diffamation » par le tribunal de première instance de Niamey. Le ministre de l’Agriculture, Wassalké Boukari, avait porté plainte contre le « Canard Déchaîné » suite à la parution d’un article affirmant qu’il avait détourné 200 millions de francs CFA (environ 281 000 $US ; 305 000 euros) d’une zone aurifère dans l’ouest du pays. Le ministre avait retiré sa plainte à l’ouverture du procès en appel (consulter des alertes de l’IFEX du 12 décembre et 19 octobre 2001).