(RSF/IFEX) – RSF a protesté auprès des autorités togolaises contre l’arrestation de Basile Agboh, directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Scorpion ». « Une fois de plus, le pouvoir togolais utilise la manière forte pour réprimer la presse d’opposition. L’an passé, quatre journalistes ont été incarcérés dans le pays, notamment pour avoir dénoncé des affaires de corruption. […]
(RSF/IFEX) – RSF a protesté auprès des autorités togolaises contre l’arrestation de Basile Agboh, directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Scorpion ». « Une fois de plus, le pouvoir togolais utilise la manière forte pour réprimer la presse d’opposition. L’an passé, quatre journalistes ont été incarcérés dans le pays, notamment pour avoir dénoncé des affaires de corruption. A chaque fois, des haut responsables de l’Etat sont à l’origine de ces arrestations. Cette fois-ci, c’est votre propre fils qui a porté plainte », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans un courrier adressé au chef de l’Etat, Gnassingbé Eyadéma. « Nous vous rappelons que les Nations unies estiment que l’emprisonnement en tant que sanction de l’expression d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme », a ajouté Ménard. L’organisation a demandé au Président d’user de son influence auprès de son fils afin que celui-ci abandonne les poursuites contre Agboh et obtienne sa libération immédiate.
Selon les informations recueillies par RSF, Agboh et l’un de ses reporters ont été interpellés, le 5 juin 2002, par la police de Lomé. Le lendemain, le reporter a été libéré, mais Agboh a été transféré à la prison civile de Lomé. Il est accusé « d’atteinte à l’honneur » pour avoir publié un article affirmant que le Premier ministre, Gabriel Kodjo, avait confirmé avoir reçu des « menaces ouvertes de mort venant du lieutenant-colonel Ernest Gnassingbé ». Selon « Le Scorpion », le fils aîné du chef de l’Etat reproche au Premier ministre d’avoir apporté son soutien à un responsable du parti au pouvoir critique envers la politique de Eyadéma. Le fils du président de la République a nié les faits et a porté plainte contre l’hebdomadaire.
RSF rappelle que Eyadéma, le président de la République togolaise, fait partie des trente-huit prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.