(RSF/IFEX) – RSF exprime sa vive préoccupation après l’interpellation et l’annonce du début de la grève de la faim de Joao de Barros, directeur de publication du quotidien privé « Correio de Bissau ». « Ce journaliste est victime d’un véritable harcèlement de la part des autorités. Chaque fois qu’il critique le Président ou son gouvernement, il est […]
(RSF/IFEX) – RSF exprime sa vive préoccupation après l’interpellation et l’annonce du début de la grève de la faim de Joao de Barros, directeur de publication du quotidien privé « Correio de Bissau ». « Ce journaliste est victime d’un véritable harcèlement de la part des autorités. Chaque fois qu’il critique le Président ou son gouvernement, il est interpellé ou son journal est fermé », a expliqué Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation a adressé un courrier au président Kumba Yala lui demandant de prendre les mesures nécessaires afin de procéder à la libération immédiate du journaliste. « A notre connaissance, Joao de Barros n’a fait qu’exercer son droit à s’exprimer librement et rien ne saurait justifier sa détention. C’est une violation grave des droits de l’homme », a ajouté Ménard.
Selon les informations recueillies par RSF, de Barros a été interpellé le 17 juin 2002 par des agents de la sécurité. Il a aussitôt été conduit à la prison centrale de Bissau. Le lendemain, il a annoncé qu’il entamait une grève de la faim « jusqu’à ce qu’on fasse la lumière » sur cette affaire. On lui reproche d’avoir critiqué le chef de l’État sur les ondes de la station privée Radio Bombolom. Le journaliste avait notamment qualifié de « catastrophique » un discours du président Yala dans lequel ce dernier accusait la Gambie de préparer un coup d’État contre lui. Selon de Barros, le « gaspillage des fonds publics » qui servent plus à acheter des « voitures de luxe » aux dirigeants qu’à lutter contre la pauvreté extrême de la population pourrait être à l’origine de ces supposées tentatives de coups d’État.
De Barros a été libéré le 19 juin dans la soirée après avoir été entendu par un juge d’instruction. Il doit se présenter tous les dix jours au tribunal. Son avocat a confirmé que l’interpellation du journaliste était liée à ses propos critiques tenus sur Radio Bombolom.
RSF rappelle que de Barros avait déjà été interpellé pendant 48 heures, en juin 2001, après avoir publié un article intitulé « Kumba Yala et la corruption ». Son journal, « Diario de Bissau », avait également été fermé sur ordre du procureur en octobre (consulter des alertes de l’IFEX des 16 et 5 novembre 2001). De Barros avait alors décidé de relancer « Correio de Bissau », un titre disparu cinq années auparavant.