(RSF/IFEX) – Le 20 juillet 2002, Diar Al-Oumari, correspondant d’Al-Jazira, a été interdit de travailler par les autorités pendant une période de dix jours. « Après l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, l’Egypte, le Koweït, le Maroc et la Mauritanie, c’est au tour de l’Irak de censurer Al-Jazira, ne supportant plus sa liberté de ton », a déclaré Robert […]
(RSF/IFEX) – Le 20 juillet 2002, Diar Al-Oumari, correspondant d’Al-Jazira, a été interdit de travailler par les autorités pendant une période de dix jours. « Après l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, l’Egypte, le Koweït, le Maroc et la Mauritanie, c’est au tour de l’Irak de censurer Al-Jazira, ne supportant plus sa liberté de ton », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre au ministre de l’Information, Saad Mohammed Al Ajmi. « Nous attendons des explications sur cette mesure arbitraire et nous vous demandons de permettre au journaliste de travailler de nouveau librement », a-t-il ajouté. RSF rappelle que le 10 mai dernier, un correspondant d’Al-Jazira avait été empêché de couvrir les élections municipales se déroulant au Bahreïn (consulter l’alerte de l’IFEX du 13 mai 2002).
Selon les propos d’Al-Jazira, chaîne satellite du Qatar, « les autorités irakiennes ont interdit à Diar Al-Oumari de travailler pendant dix jours, en signe de protestation contre certains termes employés dans ses correspondances et que le ministère irakien de l’Information a jugés préjudiciables à l’Irak ».
Ibrahim Hilal, rédacteur en chef de la chaîne qatarie, a vigoureusement contesté les propos du ministère de l’Information suggérant qu’Al-Jazira nuit, dans ses émissions, à l’Irak. Il a précisé que le ministère reprochait, par exemple, à Al-Jazira d’employer l’expression « parti au pouvoir » pour évoquer le parti Baas au lieu de « parti socialiste arabe ».
En réaction à cette mesure de rétorsion à l’égard de leur chaîne, la direction a décidé de fermer le bureau de Bagdad pendant les dix jours où Al-Oumari est interdit de travailler. Sa réouverture sera examinée en fonction de l’attitude future des autorités irakiennes à l’encontre d’Al-Jazira et de son correspondant.
Al-Jazira a adressé une lettre au ministère de l’Information pour obtenir des explications sur cette décision. Le courrier n’a toujours pas obtenu de réponse.