(RSF/IFEX) – À moins que le conseil d’administration de la RAI ne s’y oppose lors de sa convocation le 30 août 2002, l’émission politique du journaliste d’opposition Michele Santoro « Sciuscià » devrait être supprimée des programmes en octobre prochain. Le 19 avril, le chef du gouvernement avait violemment critiqué l’émission de Santoro ainsi que celle d’Enzo […]
(RSF/IFEX) – À moins que le conseil d’administration de la RAI ne s’y oppose lors de sa convocation le 30 août 2002, l’émission politique du journaliste d’opposition Michele Santoro « Sciuscià » devrait être supprimée des programmes en octobre prochain. Le 19 avril, le chef du gouvernement avait violemment critiqué l’émission de Santoro ainsi que celle d’Enzo Biagi (« Il Fatto ») et exigé implicitement le départ de ces deux journalistes. RSF dénonce le sort réservé à cette émission particulièrement critique à l’égard du gouvernement de Silvio Berlusconi, et considérera, dans le cas où cette suppression serait confirmée, qu’il s’agit d’une volonté délibérée de ce dernier de mettre au pas la télévision publique.
RSF rappelle que les trois télévisions publiques de la RAI jouent un rôle fondamental pour maintenir le pluralisme de l’information audiovisuelle en Italie alors que Berlusconi contrôle, via Mediaset, trois principales chaînes privées nationales du pays. Or Berlusconi et le nouveau conseil d’administration de la RAI, désigné par la nouvelle majorité parlementaire en février, multiplient les pressions sur les journalistes jugés critiques envers le gouvernement.
RSF a demandé à deux reprises à être reçue par Berlusconi pour évoquer les menaces qui pèsent sur le pluralisme de l’information en Italie, et est intervenue à sept reprises auprès des autorités italiennes en 2001 et 2002 pour dénoncer des atteintes à la liberté de la presse. L’organisation n’a jamais reçu de réponse et déplore le refus de dialogue du chef du gouvernement italien avec les organisations de défense des droits de l’homme.