(RSF/IFEX) – Sonny Alcantara, directeur de publication de « Kokus » et journaliste de télévision, a été assassiné, le 22 août 2002, d’une balle dans la tête à San Pablo City (quatre-vingts kilomètres au sud de Manille). Ses proches affirment qu’il se savait menacé pour ses articles à l’encontre de l’ancien maire de la ville. « Sonny Alcantara […]
(RSF/IFEX) – Sonny Alcantara, directeur de publication de « Kokus » et journaliste de télévision, a été assassiné, le 22 août 2002, d’une balle dans la tête à San Pablo City (quatre-vingts kilomètres au sud de Manille). Ses proches affirment qu’il se savait menacé pour ses articles à l’encontre de l’ancien maire de la ville.
« Sonny Alcantara est le troisième journaliste philippin assassiné depuis le début de l’année 2002. Les prédateurs de la liberté de la presse jouissent d’une telle impunité dans certaines régions des Philippines qu’ils attaquent sans aucune retenue ceux qui osent dénoncer leurs crimes et leurs malversations », a écrit Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, José D. Lina. L’organisation a ainsi rappellé que les enquêtes sur les assassinats de Benjaline Hernandez et Edgar Damalerio sont bloquées malgré de nombreuses preuves mettant en cause des policiers et des militaires. RSF a demandé au ministre d' »intervenir afin que les services de sécurité identifient les auteurs et les commanditaires de cet assassinat ». L’organisation a enfin souhaité être tenue au courant des avancées de l’enquête de la police.
Alcantara, présentateur d’un programme politique sur la chaîne de télévision privée par câble Celestron Cable et directeur de publication du bimensuel local « Kokus », a été tué dans la matinée du 22 août alors qu’il quittait son domicile. Selon un journaliste de San Pablo interrogé par RSF, un inconnu a hélé Alcantara alors qu’il venait de sortir de chez lui. Il a sorti un pistolet et tiré à bout portant une balle dans la tête du journaliste. Alcantara est mort sur le coup. L’individu a réussi à s’échapper mais plusieurs personnes ont assisté à la scène. Ces dernières auraient pour l’instant refusé de témoigner publiquement de peur des représailles. La police a ouvert une enquête sous l’autorité du colonel Ernesto Cuison, chef de la police de San Pablo City.
Selon la veuve du journaliste, Alcantara recevait des menaces par téléphone ou par lettre depuis plusieurs semaines. Dans le magazine « Kokus » et dans son émission de télévision « Quo Vadis San Pablo », le journaliste mettait régulièrement en cause l’opposition municipale, et notamment l’ancien maire de la ville, Vicente Amante.
Un proche du journaliste a affirmé à RSF que Amante, un homme d’affaires très puissant dans la région et proche de certaines organisations criminelles, pourrait être derrière ce meurtre. Depuis 2000, au moins quinze personnes ont été assassinées à San Pablo City.