(RSF/IFEX) – Le 13 septembre 2002, Julien Ayi, directeur de publication du « Nouvel Echo », a été condamné à quatre mois de prison pour « atteinte à l’honneur » du chef de l’État togolais. Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, RSF a rappelé qu’une condamnation à une peine de prison ferme pour diffamation, est considérée […]
(RSF/IFEX) – Le 13 septembre 2002, Julien Ayi, directeur de publication du « Nouvel Echo », a été condamné à quatre mois de prison pour « atteinte à l’honneur » du chef de l’État togolais. Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, RSF a rappelé qu’une condamnation à une peine de prison ferme pour diffamation, est considérée par les instances internationales en charge des droits de l’homme, comme « disproportionnée » par rapport au préjudice subi par la victime. RSF a demandé au président Gnassingbé Eyadéma de tout mettre en oeuvre afin que ce journaliste soit libéré dans les plus brefs délais. »Cette condamnation succède de peu à l’adoption du nouveau code de la presse par le Parlement. Ces deux éléments sont très inquiétants pour la liberté de la presse au Togo », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation.
Selon les informations recueillies par RSF, Ayi a été condamné à quatre mois de prison, ainsi qu’à une amende de 100 000 francs CFA (environ 148 $US ; 152 euros) et à un franc symbolique pour le préjudice subi. En août, le « Nouvel Echo » avait publié un article citant le magazine américain « Forbes » qui « venait d’évaluer la fortune du président Eyadéma à 4,5 milliards de dollars ». L’article attribuait par ailleurs au chef de l’État divers trafics de devises. Quelques jours plus tard, « Forbes » a précisé qu’il n’avait jamais cité le nom du président togolais dans sa liste de milliardaires.
Par ailleurs, Alphonse Névamé Klu, rédacteur en chef du « Nouvel Echo », entré en clandestinité depuis la parution de l’article, a été condamné à six mois de prison et à 100 000 francs CFA d’amende. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui.
RSF rappelle que le nouveau code de la presse togolais prévoit de lourdes peines de prison en cas de diffamation ou d’offense au président de la République ou aux différents corps constitués de l’État (consulter l’alerte de l’IFEX du 22 août 2002).