(RSF/IFEX) – RSF demande la libération immédiate des deux journalistes du « Canard déchaîné » détenus dans les locaux de la police judiciaire depuis le 20 novembre 2002. L’organisation rappelle que les Nations unies condamnent tout emprisonnement en tant que sanction de l’expression pacifique d’une opinion et que rien ne saurait justifier la détention de ces deux […]
(RSF/IFEX) – RSF demande la libération immédiate des deux journalistes du « Canard déchaîné » détenus dans les locaux de la police judiciaire depuis le 20 novembre 2002. L’organisation rappelle que les Nations unies condamnent tout emprisonnement en tant que sanction de l’expression pacifique d’une opinion et que rien ne saurait justifier la détention de ces deux hommes. « Si le chef d’état-major de l’armée nigérienne, à l’origine de ces arrestations, n’est pas content de ce qui a été écrit dans ce journal, il peut demander un droit de réponse. Mais, en aucun cas, ces journalistes n’auraient dû être arrêtés », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
La situation de la liberté de la presse se dégrade de plus en plus au Niger : depuis le début de l’année 2002, une dizaine de professionnels de la presse ont été interpellés par les forces de l’ordre et un journaliste purge actuellement une peine de huit mois de prison.
Le 20 novembre, selon les informations recueillies par RSF, Ibrahim Manzo et Cissé Omar Amadou, respectivement journaliste et directeur commercial du « Canard déchaîné », ont été arrêtés et conduits dans les locaux de la police judiciaire. On leur reproche la publication d’un article intitulé « Le chef d’état-major aurait-il ordonné l’arrestation de Mahamadou Issoufou [l’un des principaux responsables de l’opposition nigérienne] ? »
RSF rappelle que le directeur de publication du « Canard déchaîné », Abdoulaye Tiémogo, purge une peine de huit mois de prison pour « diffamation et injures » (consulter des alertes de l’IFEX du 18 novembre, 4 juillet et 20 juin 2002). Il a été arrêté le 18 juin suite à une plainte du Premier ministre, Hama Amadou. Le chef du gouvernement reprochait à l’hebdomadaire d’avoir écrit qu’il avait tenté de corrompre le président de l’Assemblée nationale pour conserver son poste.