(RSF/IFEX) – Alors que l’Irak réclame, en gage d’objectivité, la présence de journalistes aux côtés des inspecteurs en armement des Nations Unies, et qu’il prétend vouloir laisser la presse étrangère opérer en toute liberté, l’expérience malencontreuse d’une équipe de reporters français en Irak vient démentir les promesses de transparence du régime de Bagdad. Dans une […]
(RSF/IFEX) – Alors que l’Irak réclame, en gage d’objectivité, la présence de journalistes aux côtés des inspecteurs en armement des Nations Unies, et qu’il prétend vouloir laisser la presse étrangère opérer en toute liberté, l’expérience malencontreuse d’une équipe de reporters français en Irak vient démentir les promesses de transparence du régime de Bagdad.
Dans une lettre aux autorités, RSF a protesté contre le déni systématique du droit de travailler pour les journalistes étrangers dans le pays, entraves qui s’accompagnent de tentatives, le plus souvent grossières, de manipulation.
Les journalistes français Erick Bonnier et Céline Hue, de l’agence de presse audiovisuelle Tony Comiti Productions, en reportage du 9 au 26 novembre 2002 en Irak, se sont vu refuser le droit de filmer des images et, malgré toutes les autorisations en leur possession, n’ont pu réaliser le sujet pour lequel ils étaient venus.
« Nous avons joué la carte officielle, nous munissant d’un visa presse ainsi que de toutes les autorisations administratives exigées par les autorités irakiennes », a déclaré Cyril Drouhet, rédacteur en chef de Tony Comiti Productions. « Pourtant ce reportage sur la « Route du pétrole » a tourné à la véritable mascarade : après quinze jours de brimades, de censure, de mises en scène burlesques par le guide officiel, qui changeait chaque jour, nos journalistes sont rentrés sans avoir pu tourner une seule image objective. À Bagdad, des policiers leur ont interdit de filmer jusqu’aux ordures, au motif que « ce n’est pas bon pour l’image du régime » ! Dans les gigantesques raffineries de pétrole de Kirkouk, au nord du pays, la seule personne autorisée à donner une interview a été un vieux monsieur, sorti de nulle part et prenant la pause, alors que les vrais ouvriers étaient invisibles pour nos journalistes », a-t-il ajouté.