(JED/IFEX) – Kadima Mukombe, journaliste et animateur d’une émission en langue locale consacrée aux problèmes de développement à Radio Kilimandjaro, émettant à Tshikapa (ville diamantifère de la province du Kasaï Occidental), a été arrêté le 31 décembre 2002, vers 14h00 (heure locale), par 7 éléments des Forces armées congolaises (FAC) qui se reclamaient de la […]
(JED/IFEX) – Kadima Mukombe, journaliste et animateur d’une émission en langue locale consacrée aux problèmes de développement à Radio Kilimandjaro, émettant à Tshikapa (ville diamantifère de la province du Kasaï Occidental), a été arrêté le 31 décembre 2002, vers 14h00 (heure locale), par 7 éléments des Forces armées congolaises (FAC) qui se reclamaient de la Detection militaire des activités anti-patrie, renseignements militaires (DEMIAP). Il a été conduit au poste de la DEMIAP avant d’être transféré, le 2 janvier 2003 à 17h00, à la prison centrale de la ville de Tshikapa.
Selon des informations parvenues à JED, Mukombe est accusé d' »outrage à l’armée ». Dans son émission du 30 décembre, le journaliste a critiqué des responsables militaires locaux qui seraient devenus des négociants de diamant, oubliant l’encadrement de leurs troupes qui se livrent à des spoliations des biens de la population. Pour illustrer ses propos, le journaliste a interviewé des creuseurs artisanaux de diamant qui ont dénoncé le harcèlement dont ils sont l’objet de la part de certains responsables militaires. Des témoins à Tshikapa ont dit à JED que le journaliste a reçu 50 coups de fouet au moment de son interpellation et a été tondu à l’aide d’une lame de rasoir usagée.
Le journaliste avait déjà été interpellé le 23 décembre par des éléments de l’ANR/Tshikapa (Agence nationale des renseignements) après qu’il ait, dans une émission, dénoncé la pauvreté dans laquelle vivent les populations de Tshikapa alors que des milliers de carats de diamants sont exploités quotidiennement dans cette ville. Avant sa libération le même jour, Mukombe avait été contraint de signer un engagement à ne plus « monter la population contre l’autorité établie ».