(RSF/IFEX) – Depuis le 28 février 2003, la radio privée Tropik FM est fermée « jusqu’à nouvel ordre », selon un communiqué de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). RSF proteste contre cette mise en demeure abusive et exhorte les autorités à tout mettre en oeuvre afin d’autoriser la radio à émettre de […]
(RSF/IFEX) – Depuis le 28 février 2003, la radio privée Tropik FM est fermée « jusqu’à nouvel ordre », selon un communiqué de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). RSF proteste contre cette mise en demeure abusive et exhorte les autorités à tout mettre en oeuvre afin d’autoriser la radio à émettre de nouveau. L’organisation rappelle que c’est la deuxième radio privée fermée par les autorités en un an. Dans les deux cas, ces stations donnaient largement la parole à l’opposition.
RSF rappelle que le président Gnassingbé Eyadéma fait partie de la liste des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde dénoncés par l’organisation.
Tropik FM est accusée par le président de la République de permettre à l’opposition d’insulter le régime. Le directeur de la station, Albert Biki Tchékin, a été convoqué le 28 février à Lomé 2 (résidence du chef de l’État). Le Président lui a notamment reproché la diffusion d’une émission intitulée « Forum civique et politique », dans laquelle sont programmés des débats suivis d’interventions en direct des auditeurs. Tchékin a déclaré : « Personne n’a insulté le chef de l’État. Quand on invite des représentants de l’opposition, on invite aussi des gens proches du pouvoir. Dans la rue, les personnes s’expriment selon leur sensibilité. » Il a ajouté que sa radio n’a même pas été autorisée à diffuser de la musique.
RSF rappelle que la station privée Radio Victoire avait été fermée le 7 février 2002 (consulter l’alerte de l’IFEX du 12 février 2002). La radio avait été accusée de ne pas avoir respecté une mise en demeure de la HAAC, demandant à la station de cesser la diffusion de plusieurs émissions « controversées conduisant leurs animateurs à des commentaires passionnés, diffamatoires et discréditant les autorités constitutionnelles et administratives » du Togo. L’un de ces programmes avait dénoncé des violations des droits de l’homme dans le pays.