(RSF/IFEX) – RSF se félicite de la libération d’Enamul Haq Chowdhury, stringer de l’agence de presse Reuters, après plus de deux mois de détention. En revanche, l’organisation déplore l’arrestation de Dilip Kumar, correspondant du quotidien « Prothom Alo » à Nikli (district de Kishoreganj, nord du pays), et l’agression de six reporters par des policiers et des […]
(RSF/IFEX) – RSF se félicite de la libération d’Enamul Haq Chowdhury, stringer de l’agence de presse Reuters, après plus de deux mois de détention. En revanche, l’organisation déplore l’arrestation de Dilip Kumar, correspondant du quotidien « Prothom Alo » à Nikli (district de Kishoreganj, nord du pays), et l’agression de six reporters par des policiers et des militants islamistes.
RSF a demandé au ministre de l’Intérieur, Altaf Hossain Chowdhury, la libération de Kumar qui aurait été abusivement arrêté pour ses reportages sur les violences perpétrées lors des dernières élections locales. Après s’être félicitée de la suspension de quatre policiers à l’origine de brutalités contre des reporters, l’organisation a demandé que les responsabilités soient établies dans l’agression du journaliste Rafiqul Tuhin à Habiganj (Nord-Est).
Le 5 mars 2003, Enamul Haq Chowdhury, journaliste à l’agence officielle Bangladesh Sangbad Sangstha et stringer pour l’agence de presse Reuters, a été libéré de la prison centrale de Dhaka après plus de onze semaines de détention. Arrêté le 13 décembre 2002 suite à ses articles controversés sur des attentats à la bombe dans quatre cinémas de la ville de Mymensingh, le journaliste a été sévèrement torturé pendant ses interrogatoires. Lors de sa détention, les autorités ont tout fait pour empêcher sa libération sous caution ordonnée deux fois par la Haute Cour. Une semaine avant sa libération, l’un de ses avocats, Tanjib-ul Alam, avait affirmé à RSF craindre que son client ne soit de nouveau arrêté s’il était libéré sous caution.
Le 3 mars, Kumar, correspondant du quotidien « Prothom Alo » à Nikli (nord du Bangladesh), a été arrêté à son domicile par la police du district du Kishoreganj, suite à une plainte déposée par des membres du BNP (parti au pouvoir). Le journaliste est accusé « d’agressions » et de « vandalisme ». Récemment, Kumar avait dénoncé dans l’un de ses articles les actes de violence et de fraude qui avaient marqué les dernières élections locales dans le district de Kishoreganj. Cet article aurait provoqué la colère des responsables locaux du BNP, qui ont alors élaboré une fausse plainte contre le journaliste en vue de le faire incarcérer.
Le 4 mars, quatre policiers ont frappé cinq journalistes à l’entrée d’un hôpital de Dhaka. Monir Hossain, correspondant du quotidien « Sangram » au sein de cet établissement médical, a tout d’abord été agressé par des individus qui prétendaient être des journalistes. Après l’intervention de confrères du journaliste, les agresseurs ont été interpellés par la police. Mais les journalistes Abu Saleh Akand de « Sangram », Osman Gani Babul de l’agence d’information ABAS, Latif Rana du quotidien « Mawroze » et Abu Sufian Titu du journal « Bangladesh Today » ont surpris des policiers en train de négocier un bakchich avec les individus contre leur libération. Face aux protestations des reporters, les agents de police ont répondu à coups de matraque. Les journalistes blessés ont obtenu, avec le soutien de l’Association des journalistes spécialisés dans les affaires criminelles, la suspension des quatre policiers auteurs des coups.
Le 1er mars, Tuhin, correspondant du quotidien « Janakantha » à Habiganj (nord-est du Bangladesh), a été agressé par des partisans du parti islamiste Jamaat-e-Islami, membre de la coalition au pouvoir. Le journaliste s’apprêtait à démarrer sa motocyclette, devant la rédaction du journal local « Dainik Bani », lorsqu’une vingtaine d’individus, armés de couteaux et de crosses de hockey l’ont violemment attaqué. Gravement blessé à l’arrière du crâne, aux mains et aux genoux, Tuhin a été hospitalisé. Quelques jours auparavant, il avait réalisé un reportage sur une affaire de viol dans lequel il révélait l’implication d’un activiste du Jamaat-e-Islami. Suite à la publication de cet article, Tuhin avait reçu des menaces de mort. À ce jour, aucun de ses assaillants n’a été arrêté.