(RSF/IFEX) – Le 26 mars 2003, selon les informations recueillies par RSF, l’attaché de presse du ministère de la Communication a notifié à tous les correspondants de la presse étrangère (dont Radio France Internationale, Agence France-Presse, Reuters et la BBC) que le ministre leur interdisait d’exercer « jusqu’à nouvel ordre ». Les autorités reprochent aux journalistes de […]
(RSF/IFEX) – Le 26 mars 2003, selon les informations recueillies par RSF, l’attaché de presse du ministère de la Communication a notifié à tous les correspondants de la presse étrangère (dont Radio France Internationale, Agence France-Presse, Reuters et la BBC) que le ministre leur interdisait d’exercer « jusqu’à nouvel ordre ». Les autorités reprochent aux journalistes de ne pas avoir couvert, à l’exception d’Africa N°1, un forum sur les élections en Afrique qui s’est ouvert le 24 mars à Lomé. Les correspondants de la presse étrangère n’avaient pas trouvé de sujets intéressants à traiter lors de l’ouverture de ce forum. Plusieurs ont affirmé attendre la clôture de cette conférence et l’adoption d’éventuelles résolutions.
« C’est une mesure rétrograde et sortie d’un autre temps. Il y a des années qu’on n’avait pas vu un gouvernement censurer en bloc la presse étrangère. Encore une fois, les autorités togolaises font preuve d’imagination pour s’en prendre à la presse », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L’organisation demande au ministre de la Communication de ne pas appliquer cette mesure et de laisser les correspondants de la presse étrangère travailler en toute liberté.
Selon le correspondant d’une agence de presse internationale joint par RSF, cette mesure, si elle était appliquée, pourrait gêner considérablement les journalistes dans leur travail. Ils pourraient notamment se voir interdire l’accès à des réunions officielles ou ne plus être invités aux conférences de presse du gouvernement ou d’autres représentants du pouvoir.
RSF rappelle que Gnassingbé Eyadéma, le président de la République togolaise, fait partie de la liste des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde établie par l’organisation.