(RSF/IFEX) – Hospitalisé depuis le 26 mai 2003 dans l’établissement Avicenne de Rabat, le journaliste Ali Lmrabet se trouve dans un « état de santé préoccupant », selon ses avocats. Ce journaliste, condamné à quatre ans de prison le 21 mai, avait débuté une grève de la faim le 6 mai dernier. « Nous sommes extrêmement inquiets pour […]
(RSF/IFEX) – Hospitalisé depuis le 26 mai 2003 dans l’établissement Avicenne de Rabat, le journaliste Ali Lmrabet se trouve dans un « état de santé préoccupant », selon ses avocats. Ce journaliste, condamné à quatre ans de prison le 21 mai, avait débuté une grève de la faim le 6 mai dernier.
« Nous sommes extrêmement inquiets pour la santé de notre correspondant au Maroc. Nous réitérons notre demande, auprès des autorités marocaines, de libération immédiate du journaliste afin qu’il reçoive, notamment, tous les soins que son état nécessite. Nous ne comprenons pas, par ailleurs, pourquoi on lui interdit la lecture », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, qui se rendra à Rabat le 2 juin afin de rencontrer des conseillers du ministre de la Justice et rendre visite à Lmrabet à l’hôpital.
Le 29 mai dans l’après-midi, Lmrabet a enlevé sa perfusion (mise en place depuis le 26 mai) et refusé tout médicament. Il a déclaré à sa soeur Naziha qui lui rendait visite : « Ils me persécutent jusqu’ici ». Le lendemain dans la matinée, pour justifier sa décision de ne plus s’alimenter du tout (ni eau, ni sucre), il a lancé à son autre soeur, Nadia : « On me prive de mon droit de prisonnier. Pourquoi m’interdisent-ils même le droit de lire ? Ils ne m’ont pas fait assez de mal comme ça ? » La veille, le seul livre qui était en sa possession ainsi qu’un stylo lui avaient été confisqués. D’autres ouvrages qu’il avait réclamés n’ont pas été autorisés non plus.
Le 29 mai au matin, ses avocats, Me Jamaï et Me Benjelloun, qui avaient pu lui rendre visite pour la première fois depuis son hospitalisation, avaient déclaré que le journaliste était dans un « état préoccupant ». Ils avaient indiqué avoir adressé une lettre au ministre marocain de la Justice pour réclamer, notamment, un rapport écrit sur la santé du journaliste.
Lmrabet, patron de deux publications satiriques – « Demain magazine », un hebdomadaire en français, et « Douman », sa version en arabe – et correspondant de RSF au Maroc, est derrière les barreaux depuis le 21 mai dernier. Accusé « d’outrage à la personne du Roi », « d’atteinte au régime monarchique » et « à l’intégrité territoriale », il a été condamné à quatre ans de prison ferme, à l’interdiction de ses deux publications et à 20 000 dirhams d’amende (environ 2 300 $US ; 2 000 euros).
Le 6 mai, il avait entamé une grève de la faim pour, « faire valoir [ses] droits », « faire cesser les intimidations répétées contre [son] imprimeur et d’autres disposés à imprimer [ses] journaux », et demander le respect de sa liberté de circulation.