(RSF/IFEX) – Le journaliste Abdou Latif Coulibaly, auteur d’un livre critique sur le président Abdoulaye Wade, reçoit depuis plusieurs jours des menaces de mort, qu’il attribue à des membres du parti présidentiel. « Nous regrettons de constater de telles dérives au Sénégal, un pays traditionnellement respectueux de la liberté de la presse et de la liberté […]
(RSF/IFEX) – Le journaliste Abdou Latif Coulibaly, auteur d’un livre critique sur le président Abdoulaye Wade, reçoit depuis plusieurs jours des menaces de mort, qu’il attribue à des membres du parti présidentiel.
« Nous regrettons de constater de telles dérives au Sénégal, un pays traditionnellement respectueux de la liberté de la presse et de la liberté d’expression en général. Un tel extrémisme ne saurait être justifié, quelle que soit la teneur des critiques contenues dans le livre », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Dans une lettre adressée à Wade, l’organisation a instamment demandé au président sénégalais, qui a réaffirmé son attachement à la liberté d’expression, de condamner fermement ces débordements, de prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité de Coulibaly et de diligenter une enquête pour identifier et sanctionner les responsables.
Coulibaly, journaliste et directeur général de Sud FM, la première radio privée du pays, est l’auteur d’un livre intitulé « Wade, un opposant au pouvoir : l’alternance piégée ? », paru en juillet 2003 et dans lequel il critique la gestion du président sénégalais issu de l’opposition. Depuis le 28 juillet, il fait l’objet de menaces de mort et d’injures par téléphone, à son domicile et à son bureau. Ses interlocuteurs lui auraient notamment affirmé qu’ils ne le laisseraient pas « détruire ce qu'[ils ont] construit en vingt-six ans ». La veille, rompant son silence, le président Wade avait regretté certaines affirmations publiées par le journaliste et déclaré faire confiance au jugement de ses compatriotes dans cette affaire. Le 31 juillet, Coulibaly a déposé une plainte contre X auprès du procureur de la République, pour « injures et menaces de mort ».