(RSF/IFEX) – RSF proteste contre la fermeture, le 21 octobre 2003, et pour une durée indéterminée, de la radio associative FM-Liberté par le ministère de la Sécurité publique pour « fonctionnement illégal et comportement déviant ». Cette décision fait suite à la diffusion d’une chronique très critique envers le président Idriss Deby. « L’évolution de la liberté d’expression […]
(RSF/IFEX) – RSF proteste contre la fermeture, le 21 octobre 2003, et pour une durée indéterminée, de la radio associative FM-Liberté par le ministère de la Sécurité publique pour « fonctionnement illégal et comportement déviant ». Cette décision fait suite à la diffusion d’une chronique très critique envers le président Idriss Deby.
« L’évolution de la liberté d’expression au Tchad était plutôt positive depuis quelques années. Malheureusement, nous sommes forcés de constater que certains sujets restent tabous, surtout lorsqu’il s’agit du Président et de son entourage. Déjà, au printemps 2003, deux journalistes avaient passé deux mois en prison après s’en être pris à la belle-mère du chef de l’Etat », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF (consulter des alertes de l’IFEX du 1 avril et 6 février 2003). « Ce n’est pas la première fois que les autorités du pays s’en prennent à FM-Liberté, connue pour être proche des organisations de défense des droits de l’homme », a-t-il ajouté.
FM-Liberté avait récemment comparé le président Deby à Hissène Habré, l’ancien dictateur tchadien (1982-1990), et l’accusait d’avoir « apporté des prédateurs, des fossoyeurs de l’économie et des tueurs à gage qui ont le droit de vie et de mort sur les autres citoyens ». Le 17 octobre, le rédacteur en chef de la radio, Dobian Assingar, avait été rappelé à l’ordre par le Haut Conseil de la Communication sur ordre du ministre de la Communication, Moctar Wawa Dahab. Le 21 octobre, un arrêté du ministère de la Sécurité publique stipulait : « La radio FM-Liberté est fermée à compter de ce jour, jusqu’à nouvel ordre, pour fonctionnement illégal et comportement déviant ».
La radio a déjà subi des pressions gouvernementales dans le passé à cause du contenu de ses émissions. En 2001, lors de l’élection présidentielle, elle avait été mise en demeure de cesser la diffusion de débats politiques (consulter l’alerte du 24 avril 2001). L’année suivante, elle avait été suspendue trois semaines pour trouble à l’ordre public après avoir couvert une manifestation d’étudiants au Cameroun (consulter l’alerte du 14 février 2002).