(RSF/IFEX) – Les reporters français Marc Epstein et Jean-Paul Guilloteau ont été arrêtés par la police pakistanaise pour infraction à la « circulation des étrangers ». On est sans nouvelles du journaliste pakistanais Khawar Mehdi Rizvi qui travaillait également pour « L’Express ». Ils venaient de réaliser un reportage dans la région de Quetta, frontalière avec l’Afghanistan. RSF demande […]
(RSF/IFEX) – Les reporters français Marc Epstein et Jean-Paul Guilloteau ont été arrêtés par la police pakistanaise pour infraction à la « circulation des étrangers ». On est sans nouvelles du journaliste pakistanais Khawar Mehdi Rizvi qui travaillait également pour « L’Express ». Ils venaient de réaliser un reportage dans la région de Quetta, frontalière avec l’Afghanistan.
RSF demande aux autorités pakistanaises de tout mettre en oeuvre pour obtenir la libération des deux journalistes français, et souhaite obtenir des informations sur la situation du journaliste Rizvi. L’organisation rappelle que les restrictions, notamment en termes de visa, imposées aux médias étrangers sont une entrave au journalisme d’investigation. RSF demande au gouvernement d’Islamabad de revoir ses dispositions sur les visas accordés aux journalistes étrangers.
Le 16 décembre 2003, Epstein et Guilloteau, respectivement journaliste et photographe de l’hebdomadaire français « L’Express », ont été arrêtés à l’hôtel Avari par la police de Karachi (sud du pays). Ils ont été placés en détention dans le bâtiment de l’Agence d’intelligence fédérale (FIA). Un diplomate français a été autorisé à leur rendre visite. Les autorités leur reprochent une infraction à la « circulation des étrangers ». En effet, les deux reporters s’étaient rendus avec leur fixeur pakistanais, Rizvi, dans la région de Quetta (province du Baloutchistan, ouest du pays) pour réaliser un reportage, mais ne disposaient pas, pour des raisons de discrétion inhérente à la nature de leur enquête, de visa spécial pour se rendre dans cette province frontalière avec l’Afghanistan. En revanche, ils disposaient d’un visa de presse pour le Pakistan.
Les deux journalistes ont été présentés le 17 décembre devant un juge de Karachi qui doit se prononcer sur leur cas d’ici le 22 décembre. Ils risquent trois ans de prison. Leur avocat, Nafis Siddiqi, compte déposer le 18 décembre une demande de libération sous caution. Par ailleurs, les autorités du département de l’immigration ont indiqué qu’elles souhaitaient interroger Rizvi, sans préciser s’il avait été arrêté par les services de sécurité.
Quelques jours avant leur arrestation, les journalistes avaient été brièvement interpellés par la police sur la route entre Quetta et Karachi. Une autre personne aurait également été arrêtée pour avoir accordé une interview aux journalistes. Les policiers avaient saisi l’ordinateur, le carnet de notes de Epstein et les cartes mémoires des appareils photo et des cassettes vidéo de Guilloteau.
Les deux reporters ont réalisé de nombreux reportages au Pakistan. Epstein a reçu en 2001 le Prix de la presse diplomatique pour un reportage réalisé avec Rizvi sur la situation dans les zones tribales pakistanaises.