(JED/IFEX) – Cyrille Kileba Pok-a-Mes, directeur du bihebdomadaire « The Post », paraissant à Kinshasa, a été interpellé, le 19 décembre 2003, de 12h00 à 15h00 (heure locale), par l’auditorat général militaire qui avait dépêché un de ses inspecteurs judiciaires muni d’un mandat d’amener. À son arrivée au siège de l’auditorat général militaire, Kileba a été entendu […]
(JED/IFEX) – Cyrille Kileba Pok-a-Mes, directeur du bihebdomadaire « The Post », paraissant à Kinshasa, a été interpellé, le 19 décembre 2003, de 12h00 à 15h00 (heure locale), par l’auditorat général militaire qui avait dépêché un de ses inspecteurs judiciaires muni d’un mandat d’amener.
À son arrivée au siège de l’auditorat général militaire, Kileba a été entendu sur procès-verbal par un magistrat militaire, le lieutenant Yves Jean-Bosco Tumbuka, au sujet de l’article paru en manchette de l’édition du « Post » N° 9-245 du 11 novembre et intitulé : « Mireille, la fille par qui le crime. . . ». L’article, qu’illustre une photo d’une top-model congolaise, parlait de l’affaire de l’ex-tout puissant procureur militaire de la défunte et sinistre Cour d’ordre militaire (COM), le colonel Charles Alamba Mungako, arrêté depuis plus d’un mois pour assassinat présumé, fin septembre à Kinshasa, d’un directeur de la Direction Générale des Impots (DGI). Dans cet article, « The Post » écrit : « . . . Voici la fille, la fameuse Mireille, dont on dit qu’elle serait la maîtresse du colonel Charles Alamba Mungako que la folie d’amour aurait poussé à la vengeance. Métisse, 1,70 m, 18 ans, candidate Miss Kinshasa l’année dernière, Mireille a quitté la capitale, selon des sources, précipitamment dans les jours qui ont suivi le meurtre de Stève Nyembo, le directeur des ressources humaines de la DGI sauvagement assassiné dans la nuit de dimanche 28 à lundi 29 septembre avant d’être brûlé par ses bourreaux ». Le journal ajoute que « la version la plus courante veut que le crime de Nyembo soit passionnel. . . ».
Lors de l’interrogatoire, le magistrat Tumbuka qui s’est dit membre de la commission d’enquête sur l’affaire Alamba a, d’entrée de jeu, accusé le journaliste d' »imputations dommageables » à l’endroit de Mireille. Ensuite, il a cherché successivement à connaître la source de l’information publiée par « The Post », l’auteur de l’article, ainsi que l’origine de la photo accompagnant l’article. Avant de signer le procès-verbal, le journaliste a demandé qui était le plaignant. « Personne ne s’est plaint . . . je suis dans la commission qui enquête sur ce crime. . . mais ne soyez pas surpris si quelqu’un porte plainte contre vous », a répondu le magistrat Tumbuka.
Avant d’être libéré, le journaliste, qui était accompagné de son avocat, a reçu ordre de se présenter, devant le même magistrat, le 29 décembre à 9h00.