(RSF/IFEX) – Le 30 janvier 2002, Mohamed Zaki et Ahmad Didi, responsables du bulletin d’information électronique « Sandhaanu », étaient arrêtés en compagnie de Ibrahim Luthfee qui s’est évadé depuis, et de Fatimath Nisreen. En juillet 2002, ils avaient été condamnés à une peine de prison à perpétuité pour « diffamation » et « tentative de renversement du gouvernement ». RSF […]
(RSF/IFEX) – Le 30 janvier 2002, Mohamed Zaki et Ahmad Didi, responsables du bulletin d’information électronique « Sandhaanu », étaient arrêtés en compagnie de Ibrahim Luthfee qui s’est évadé depuis, et de Fatimath Nisreen. En juillet 2002, ils avaient été condamnés à une peine de prison à perpétuité pour « diffamation » et « tentative de renversement du gouvernement ».
RSF demande au président des Maldives, Maumoon Abdul Gayoom, qui vient de promettre une réforme du système carcéral, de libérer dans les meilleurs délais les trois animateurs de la revue « Sandhaanu » dont le seul crime est d’avoir exercé leur droit à s’exprimer. L’organisation rappelle que l’article 25 de la Constitution des Maldives garantit à tous les citoyens « le droit d’exprimer sa conscience et ses idées oralement, par écrit ou par tout autre moyen ».
RSF a pu confirmer que Nisreen, assistante de Luthfee, a obtenu, le 13 novembre 2003, une réduction de sa peine à cinq ans de prison. Elle avait été condamnée à dix ans de prison pour avoir « insulté le Président » et « tenté de renverser le gouvernement (. . .) en créant un bulletin d’information dénommé « Sandhaanu » ». Le département des services pénitentiaires et de réhabilitation, dépendant du ministère de l’Intérieur, a également décidé de la bannir sur l’île de Feeail, au sud de la capitale Malé. La jeune femme a passé plus d’un an dans la prison de l’île de Mafushi dans des conditions de détention difficiles.
Selon d’autres informations recueillies par RSF, Zaki et Didi ont été sanctionnés en juin 2003 après l’évasion de leur collègue Luthfee. Les deux animateurs de la revue « Sandhaanu » ont été transférés vers le centre de détention de l’île de Dhoonidhoo où ils ont été placés, pendant six mois, dans des cellules d’isolement. Ils ont été l’objet de vexations et de mauvais traitements. Après les émeutes de septembre 2003 liées à la mort d’un détenu de droit commun dans une prison de Malé, les autorités ont décidé de les renvoyer sur l’île de Maafushi.
Les deux cyberdissidents y sont incarcérés dans des conditions difficiles. Leurs cellules ne sont pas ventilées et leurs familles ne sont autorisées à leur rendre visite qu’une fois par mois pendant une heure.
La revue électronique en divehi (langue des Maldives) « Sandhaanu » diffusait des articles dénonçant la corruption et les abus d’autorité du président des Maldives.