(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ daté du 5 décembre 2006: La FIJ appelle à la fin de la campagne d’intimidation contre les journalistes indépendants au Burundi La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a appelé aujourd’hui le gouvernement du Burundi à mettre fin à la répression contre les journalistes dans le […]
(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ daté du 5 décembre 2006:
La FIJ appelle à la fin de la campagne d’intimidation contre les journalistes indépendants au Burundi
La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a appelé aujourd’hui le gouvernement du Burundi à mettre fin à la répression contre les journalistes dans le pays après que le gouvernement a amplifié sa campagne d’intimidation contre les journalistes qui ont diffusé des informations critiques en rapport avec une tentative de coup d’état dans le pays.
Trois journalistes ont ainsi été emprisonnés et quatre autres convoqués par le procureur en moins de deux semaines.
Corneille Nibaruta, directeur de la radio Bonesha FM, convoqué par le parquet le 1er décembre, ne s’y est pas présenté. Il a depuis disparu, selon ses collègues. Les trois journalistes emprisonnés doivent comparaître devant le procureur de Bujumbura mercredi.
Cette dernière vague d’arrestations et de convocations de journalistes est en relation avec des informations diffusées dans des médias privés présentant comme un montage du gouvernement la tentative de coup d’état qu’il dit avoir déjoué.
Le 29 novembre, le directeur de la radio Isanganiro, Matthias Manirakiza, a été placé en détention préventive pour « diffusion d’informations susceptibles de perturber l’ordre et la sécurité publics ». Il lui est reproché d’avoir diffusé, le 29 août 2006, une information faisant état de l’attaque imminente du palais présidentiel et de la résidence de Hussein Rajabu, président du parti au pouvoir, par des éléments de la police.
La FIJ a appris ces tentatives d’intimidation des journalistes après que le rédacteur en chef de la Radio Publique Africaine (RPA), Serge Nibizi, et la journaliste Domitille Kiramvu, répondant à une convocation du parquet, ont été incarcérés pour « atteinte à la sécurité de l’Etat et violation du secret d’une enquête préjudiciaire » le 22 novembre. Trois autres journalistes de la même radio ont été entendus et relâchés.
« Cette répression des journalistes indépendants est inadmissible et nous appelons le gouvernement à y mettre fin immédiatement, » a dit Gabriel Baglo, Directeur du bureau Afrique de la FIJ. « Ces journalistes ont été ciblés pour des raisons purement politiques car les dossiers du procureur sont vides. Nous demandons leur libération immédiate et inconditionnelle. »
Le 29 novembre, les associations des professionnels des médias du Burundi ont dénoncé cet « enchaînement d’actes d’intimidation dirigés contre les professionnels des médias » et ont lancé une pétition pour la libération des journalistes incarcérés.
Ces organisations ont par ailleurs entamé des démarches auprès du vice-président du Burundi et de la représentation des Nations Unies dans le pays, en vue d’apaiser les tensions entre les médias privés et le gouvernement.
La FIJ représente plus de 500 000 journalistes dans plus de 110 pays.