(RSF/IFEX) – RSF redoute que le procès du journaliste indépendant Ensafali Hedayat, reporté au 14 avril 2004, ne soit ni juste ni équitable et condamne les pressions dont il est victime depuis sa mise en détention le 16 janvier. L’organisation dénonce par ailleurs la condamnation à trois mois de prison ferme pour diffamation de Mostafa […]
(RSF/IFEX) – RSF redoute que le procès du journaliste indépendant Ensafali Hedayat, reporté au 14 avril 2004, ne soit ni juste ni équitable et condamne les pressions dont il est victime depuis sa mise en détention le 16 janvier. L’organisation dénonce par ailleurs la condamnation à trois mois de prison ferme pour diffamation de Mostafa Sabti, directeur de l’hebdomadaire « Gorgan-e emrouz ».
« La justice iranienne, qui a incarcéré un journaliste sans raison, cherche maintenant à fabriquer des preuves pour un procès qui s’annonce comme une mascarade, pour lequel les avocats n’ont même pas accès au dossier de leur client. Le cas d’Ensafali Hedayat, qui n’est pas le seul dans cette situation, est révélateur des agissements des services de renseignements qui tentent par tous les moyens d’obtenir des aveux. Cette nouvelle année qui débute, selon le calendrier iranien, ne laisse rien présager de bon pour la liberté de la presse en Iran, où douze journalistes sont désormais incarcérés », a déclaré l’organisation.
Le procès de Hedayat a été reporté au 14 avril sur demande des avocats qui n’ont pas eu accès au dossier. D’après l’un d’eux, Hedayat serait accusé de « propagande contre le régime et insulte envers le Guide », « incitation à la révolte » et « participation à des réunions contre-révolutionnaires à l’étranger ».
Dans une lettre ouverte, adressée au président Mohammad Khatami et publiée le 26 mars sur différents sites d’information en persan, Hedayat fait état des pressions dont il est victime : « On m’a accusé d’espionnage et incarcéré. Depuis, les agents des services de renseignements tentent d’obtenir des aveux et des informations sur tous ceux qui m’ont écrit des messages par Internet, mes proches et mes connaissances professionnelles ».
Hedayat a été arrêté le 16 janvier sur ordre du tribunal révolutionnaire de Tabriz (Nord-Ouest) alors qu’il revenait d’Allemagne. Le journaliste avait déjà été arrêté le 16 juin 2003, à l’université de Tabriz, pendant qu’il couvrait des manifestations étudiantes (consulter des alertes de l’IFEX du 14 juillet, 24 et 19 juin 2003). Accusé « d’inciter les étudiants à la révolte », il était resté plus de vingt jours en cellule d’isolement. Après sa libération le 14 juillet, il avait écrit au président Khatami pour dénoncer ses conditions de détention et les séances de tortures pratiquées par les forces de l’ordre.
Sabti, directeur de l’hebdomadaire « Gorgan-e emrouz », a été arrêté le 19 mars 2004, sur ordre de la première section du tribunal de Gorgan (nord de l’Iran). Il a été condamné à trois mois de prison ferme et quatre mois de prison avec sursis pour avoir publié une lettre ouverte dans laquelle des habitants d’un quartier de la ville de Gorgan protestaient contre la préemption d’un parc. Les autorités judiciaires, mises en cause dans l’affaire, avaient porté plainte pour diffamation.
Avec 12 détenus, l’Iran est la plus grande prison des journalistes au Moyen-Orient.