(RSF/IFEX) – Depuis l’annonce par les médias sud-coréens de l’explosion de deux trains dans la gare de Ryongchon (nord de la Corée du Nord), les autorités de Pyongyang n’ont autorisé aucun journaliste à se rendre sur place. Elles refusent même de donner des informations précises aux organisations humanitaires. RSF est choquée par l’attitude des dirigeants […]
(RSF/IFEX) – Depuis l’annonce par les médias sud-coréens de l’explosion de deux trains dans la gare de Ryongchon (nord de la Corée du Nord), les autorités de Pyongyang n’ont autorisé aucun journaliste à se rendre sur place. Elles refusent même de donner des informations précises aux organisations humanitaires.
RSF est choquée par l’attitude des dirigeants nord-coréens qui interdisent à la presse étrangère de se rendre sur les lieux de la catastrophe et qui distillent au compte-gouttes des informations sur l’étendue de l’accident, au mépris des victimes. L’organisation a adressé une lettre au chef de la mission permanente de la République démocratique populaire de Corée en Suisse pour lui demander de permettre à la presse internationale de se rendre sur les lieux de l’accident.
La Corée du Nord a mis deux jours avant de reconnaître officiellement qu’une explosion avait ravagé, le 22 avril 2004, le quartier de la gare de Ryongchon. La nouvelle était pourtant connue dès le jour de l’accident grâce à la presse sud-coréenne. Les autorités de Pyongyang ont décrété l’état d’urgence dans la ville, mais elles ont tout d’abord divulgué des informations minimisant l’ampleur de la catastrophe. Alors que des centaines, voire des milliers de personnes avaient été tuées et qu’au moins trente mille habitants de Ryongchon seraient « affectés » par l’accident, les organisations humanitaires ont dû attendre plusieurs jours pour avoir accès à la zone. Un responsable de la Croix-Rouge internationale a déclaré que les informations étaient « insuffisantes ».
Les dizaines de journalistes étrangers qui se sont rendus dans la ville chinoise de Dandong (frontalière avec la Corée du Nord) n’ont pas été autorisés à se rendre à Ryongchon. Certains correspondants ont témoigné de la peur des habitants de cette zone frontalière à apporter leur témoignage. Dans la presse locale de Dandong, on ne trouvait aucun article sur l’explosion.
Le site en anglais de l’agence de presse officielle Korean Central News Agency (KCNA) diffuse de rares articles sur les victimes de cette catastrophe. En revanche, les nombreux messages de solidarité adressés par des gouvernements étrangers à Kim Jong-il figurent en bonne place sur le site.