(RSF/IFEX) – RSF condamne les pressions exercées par les autorités, notamment par les forces de sécurité, contre les journalistes qui luttent en faveur de la liberté de la presse. L’organisation déplore également l’interpellation de six journalistes du quotidien « Al-Azmina », accusés d’avoir publié un rapport sur la situation économique du Soudan. « En créant un Comité pour […]
(RSF/IFEX) – RSF condamne les pressions exercées par les autorités, notamment par les forces de sécurité, contre les journalistes qui luttent en faveur de la liberté de la presse. L’organisation déplore également l’interpellation de six journalistes du quotidien « Al-Azmina », accusés d’avoir publié un rapport sur la situation économique du Soudan.
« En créant un Comité pour la défense de la liberté de la presse et en soumettant ses objections à une nouvelle loi sur la presse en cours d’adoption, la profession tente de résister aux pressions des autorités et de se mobiliser en faveur de la liberté d’information. En réponse, les forces de sécurité usent de stratagèmes ridicules pour tenter d’étouffer ce mouvement de résistance. Parallèlement, après avoir empêché la presse de témoigner sur les événements du Darfour, le pouvoir s’en prend désormais à ceux qui osent publier un rapport sur l’économie désastreuse du pays », a déclaré RSF.
Les forces nationales de sécurité ont interpellé Mahjoub Mohamed Salih, rédacteur en chef du quotidien « Al-Ayam », Zohair Al-Sarrag, chroniquer au quotidien « Al-Sahafa », Mahjoub Orwa, rédacteur en chef du quotidien « Al-Sudani » (suspendu), Mohamed Latif Ali, chroniquer au quotidien « Al-Ray Alaam », et Ahamed Sir-Alkhatim, du quotidien « Akbar Al-Youm », pendant plusieurs heures, les 15 et 16 mai 2004. Salih est par ailleurs président du Comité pour la défense de la liberté de la presse, créé le 4 mai. Les autres journalistes interpellés sont également membres de cette association. Cette mesure visait à les empêcher de diffuser auprès du Parlement et du président Omar al-Bechir un mémorandum contre la loi sur la presse, signé par 210 journalistes. Alors qu’ils étaient détenus, six autres journalistes, membres du Comité, sont parvenus à soumettre le texte au Parlement et au ministre de la Communication. Avant de relâcher les cinq interpellés, les forces de sécurité leur ont interdit d’utiliser le nom de Comité pour la défense de la liberté de la presse et ont ordonné sa dissolution. Les directeurs de journaux ont également été empêchés de publier tout rapport signé par ce Comité.
Par ailleurs, le 23 mai, le directeur général du quotidien « Al-Azmina », Jamal Anqara, le directeur de la rédaction, Omar Ismaïl, et quatre autres journalistes du quotidien, Osman Hamid, Haider Abdelhafeez, Kamal Awad et Asim Mohieldin, ont été convoqués et arrêtés, suite à la publication d’un article sur l’effondrement de l’économie soudanaise. Détenus pendant plus de 30 heures, ils ont été libérés sous caution, tard dans la soirée du 24 mai. Ils doivent se présenter devant le procureur en charge des crimes contre l’Etat, le 27, pour un complément d’enquête.