(RSF/IFEX) – RSF appelle à la libération d’Abbas Kakavand, ancien journaliste du quotidien conservateur « Ressalat », incarcéré le 7 juin 2004, pour « publication de fausses informations ». Le journaliste avait signé, sur le site http://www.gooya.com, plusieurs articles dénonçant la corruption et les rentes politiques dont nombres de responsables conservateurs bénéficient. « Cette nouvelle incarcération, témoignage flagrant de la […]
(RSF/IFEX) – RSF appelle à la libération d’Abbas Kakavand, ancien journaliste du quotidien conservateur « Ressalat », incarcéré le 7 juin 2004, pour « publication de fausses informations ». Le journaliste avait signé, sur le site http://www.gooya.com, plusieurs articles dénonçant la corruption et les rentes politiques dont nombres de responsables conservateurs bénéficient.
« Cette nouvelle incarcération, témoignage flagrant de la violation systématique de la liberté de la presse en Iran, intervient quelques jours avant l’ouverture du « dialogue constructif » sur les droits de l’homme, entre la République islamique et l’Union européenne. Cette dernière ne semble pas encore avoir réalisé que depuis l’ouverture de ce dialogue, il y a plus de trois ans, la situation de la liberté d’expression s’est dangereusement dégradée. Aucun journaliste n’est à l’abri de la répression, pas même ceux ayant collaboré à l’un des journaux les plus officiels de l’Etat. Les sites Internet en persan, qui jouent un rôle majeur dans la diffusion de l’information, sont de plus en plus étroitement contrôlés. La République islamique, qui continue de prétendre qu’elle respecte les normes internationales en matière de droits de l’homme, doit libérer au plus tôt les treize journalistes incarcérés dans le pays », a déclaré RSF.
Kakavand, mis en examen le 7 juin par la 6e chambre correctionnelle du tribunal de Téhéran, a été incarcéré sur-le-champ, ne pouvant verser la caution de 100 millions de rials (environ 14 000 $US ; 11 600 euros) qui lui était réclamée. Depuis le mois de février, alors qu’il venait de quitter « Ressalat », Kakavand avait publié plusieurs articles dénonçant la corruption du personnel politique dans des quotidiens réformateurs et sur http://www.gooya.com. Ce site d’informations, très populaire en Iran, avait été bloqué pendant quelques jours par les autorités avant les élections législatives de février, comme d’autres sites réformateurs. Le 3 avril, il est convoqué par la justice. Le jour de sa convocation au tribunal, le 7 juin, une interview de Kakavand accusant la plupart des responsables politiques conservateurs et des députés du 7e Parlement (à très forte majorité conservatrice) de « voler dans les caisses de la fondation de l’Imam Khomeyni » pour financer leur campagne électorale, avait été publié sur ce site. Hadad Adel, actuel président du parlement iranien, était cité.