(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ, daté du 24 juin 2004 : Crise des médias en Algérie : plan d’action international suite aux emprisonnements et aux menaces contre la presse L’emprisonnement de deux journalistes algériens, le Directeur du quotidien Le Matin, Mohammed Benchicou et de Hafnaoui Ghoul, un journaliste et activiste […]
(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de la FIJ, daté du 24 juin 2004 :
Crise des médias en Algérie : plan d’action international suite aux emprisonnements et aux menaces contre la presse
L’emprisonnement de deux journalistes algériens, le Directeur du quotidien Le Matin, Mohammed Benchicou et de Hafnaoui Ghoul, un journaliste et activiste des droits de l’Homme, pourrait marquer le début d’une vague d’attaques à l’encontre du journalisme indépendant à la suite de la réélection du Président Bouteflika, ont fait savoir des dirigeants des médias algériens et internationaux à Bruxelles ce matin.
Une délégation de journalistes et d’activistes des droits de l’homme algériens a appelé de ses v?ux un plan d’action international pour faire face à ce qu’ils considèrent comme une campagne politique dirigée contre les journaux et les opinions de l’opposition à la suite des élections.
Parmi les propositions se trouve la décision de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) de rouvrir son centre de crise en Algérie. Ce centre avait été créé dans les années 90 pour venir en aide aux journalistes lors de la campagne de terreur orchestrée par les islamistes contre les journalistes. Près de 100 journalistes et travailleurs avaient alors trouvé la mort.
La dernière crise concerne des actions contre la presse privée du pays, qui est souvent critique envers les autorités. M. Benchicou a été condamné à deux ans de prison pour un motif lié à des mouvements de devises et que les groupes de liberté de presse considèrent comme une excuse pour pénaliser une voix critique envers le gouvernement. M. Ghoul a été condamné à deux mois de prison pour « diffamation et outrage » à la suite d’un entretien sur la situation des droits de l’homme publié dans Le Soir.
« Nous avons créé une nouvelle alliance de solidarité entre les journalistes algériens et leurs collègues en Europe et à travers le monde », a déclaré le Secrétaire général de la FIJ Aidan White, qui présidait la conférence de presse.
« Nous devons nous confronter aux récents évènements ; nos collègues doivent être libérés et le gouvernement doit respecter les normes internationales de la liberté de la presse ».
La réunion s’est accordée à soutenir une structure permanente chargé de faire un suivi de la situation de la liberté de la presse, des intimidations envers les journalistes en Algérie et de faire appel directement à l’Union européenne pour protester contre les mesures répressives des autorités algériennes à l’encontre de la liberté de la presse. La réunion a noté que les actions à l’encontre des journalistes vont à l’encontre des accords signés entre l’UE et l’Algérie.
« Nous devons développer une action internationale pour défendre la liberté de la presse en Algérie », a déclaré Aidan White. « Cela inclut une présence sur le terrain pour répondre aux attaques lorsqu’elles ont lieu ».
Le débat était organisé par Journalists at your service, une alliance de groupes de journalistes, la Fédération internationale des Journalistes (FIJ), l’Association Générale des Journalistes Professionnels de Belgique (AGJPB), l’Association de la Presse Internationale (API), le syndicat national des Journalistes du royaume Uni (NUJ – branche bruxelloise) et le Centre européen du journalisme. Parmi les intervenants se trouvaient Omar Bellouchet, Directeur du quotidien El Watan, Fatiha Benchicou, l’épouse de Mohamed Benchicou, Rabah Abdallah, Secrétaire Général du Syndicat national des journalistes et Zoubir Souissi, responsable du Conseil de l’éthique et de la déontologie.
La FIJ représente près de 500 000 journalistes dans plus de 100 pays.