(RSF/IFEX) – RSF demande au président syrien Bachar El-Assad d’ordonner la libération immédiate des cinq personnes actuellement emprisonnées pour avoir voulu exercer leur droit à la communication et à la libre circulation de l’information sur Internet, parmi lesquels Massoud Hamid. Alors que près d’une centaine de détenus kurdes, ainsi que plusieurs prisonniers politiques, ont été […]
(RSF/IFEX) – RSF demande au président syrien Bachar El-Assad d’ordonner la libération immédiate des cinq personnes actuellement emprisonnées pour avoir voulu exercer leur droit à la communication et à la libre circulation de l’information sur Internet, parmi lesquels Massoud Hamid.
Alors que près d’une centaine de détenus kurdes, ainsi que plusieurs prisonniers politiques, ont été graciés il y a quelques jours, l’organisation demande aux autorités syriennes de faire un geste similaire en faveur de ces internautes injustement détenus dans le pays, dont certains depuis bientôt deux ans.
Hamid, 29 ans, étudiant en journalisme, a été arrêté par la police syrienne, le 24 juillet 2003, à l’université de Damas. Maintenu, depuis cette date, en isolement dans la prison de Adra (près de Damas), il doit être présenté, le 25 juillet 2004, devant la Cour Suprême de Sûreté de l’Etat à Damas, une juridiction militaire dont les verdicts sont sans possibilité d’appel.
Membre de la minorité kurde de Syrie, Hamid est accusé d' »appartenance à une organisation illégale ». En réalité, il a été arrêté un mois après la publication sur le site http://www.amude.com de ses photographies d’une manifestation pacifique kurde devant le siège de l’Unicef à Damas, en juin 2003.
Depuis peu, il est autorisé à recevoir, une fois tous les deux mois, la visite de son avocat et de sa famille. Maintenu en cellule d’isolement depuis un an, il serait psychologiquement très affecté et aurait été victime de tortures. L’organisation Amnesty International a confirmé qu’il aurait subi des mauvais traitements.
Basé en Allemagne, le site http://www.amude.com est principalement consacré à la culture et à l’identité kurdes. D’après sa rédaction, il reçoit jusqu’à 5 000 visites par jour.
Le 20 juin 2004, Abdel Rahman Shagouri, 31 ans, a été condamné à une peine de deux ans et demi de prison par la Cour Suprême de Sûreté de l’Etat à Damas pour « publication d’informations mensongères ». Il a été arrêté par les services de renseignement (moukhabarat), le 23 février 2003, après avoir transféré par e-mail un bulletin d’information du site interdit http://www.thisissyria.net. Il est détenu à la prison de Saidnaya (près de Damas), où il aurait été torturé. Selon l’acte d’accusation, les articles qu’il a transmis sur Internet « portent atteinte à la réputation et à la sécurité de la Syrie ».
Enfin, d’après l’Association des droits de l’homme en Syrie (ADHS), basée à Damas, trois autres internautes doivent également passer en jugement, le 25 juillet 2004, devant la Cour Suprême de Sûreté de l’Etat. Mohammed et Haytham Quteish, deux frères, ainsi que Yahia Al-Aws, sont accusés de « propagation de fausses nouvelles en direction de l’étranger » pour avoir envoyé des informations à un journal en ligne basé aux Emirats arabes unis. Al-Aws, 31 ans, aurait été arrêté le 12 septembre 2003 et serait actuellement détenu à la prison de Saidnaya.
Pour plus d’informations sur la liberté d’expression sur Internet en Syrie, consultez le rapport : « Internet sous surveillance » 2004 de RSF, disponible dans son intégralité sur http://www.internet.rsf.org