(RSF/IFEX) – Quatre cyberdissidents, dont trois collaborateurs du bulletin d’informations « Sandhaanu », ont été incarcérés suite à l’intervention de la police, le 13 août 2004, pour disperser une manifestation prodémocratique. L’un d’entre eux, Ahmad Didi, a été torturé en détention et serait actuellement dans un état critique. RSF demande à Chris Patten, commissaire européen chargé des […]
(RSF/IFEX) – Quatre cyberdissidents, dont trois collaborateurs du bulletin d’informations « Sandhaanu », ont été incarcérés suite à l’intervention de la police, le 13 août 2004, pour disperser une manifestation prodémocratique. L’un d’entre eux, Ahmad Didi, a été torturé en détention et serait actuellement dans un état critique.
RSF demande à Chris Patten, commissaire européen chargé des relations extérieures, d’intervenir auprès des autorités maldiviennes pour obtenir la libération des quatre cyberdissidents. « La répression violente à laquelle se livre le président Gayoom doit être condamnée fermement par l’Union européenne. Cette prise de position est urgente, compte tenu de l’état de santé de certains des prisonniers et des mauvais traitements subis en prison », a déclaré l’organisation.
Trois collaborateurs de « Sandhaanu », Mohamed Zaki, Didi, Fathimath Nisreen et le cyberdissident Naushad Waheed ont été arrêtés, entre le 13 et le 16 août, pour leur participation à la manifestation. Bien que placés en résidence surveillée à Malé (la capitale), ils avaient pu se rendre sur les lieux du regroupement et même s’adresser à la foule.
Didi avait pu regagner son domicile pour se reposer dans l’après-midi du 13 août, avant que la manifestation ne soit dispersée. La police est venue le chercher un peu avant 18h00 (heure locale). Il a été conduit menotté et les yeux bandés au camp militaire de Girifushi. Il a été battu à répétition, enfermé dans des conditions d’hygiène déplorables et a reçu une nourriture très insuffisante. Aucun traitement médical ne lui a été fourni, bien qu’il soit très gravement malade du coeur.
Nisreen a été arrêtée à son domicile, le 13 août en fin d’après-midi, par des agents des services de Sécurité nationale (NSS). Elle serait détenue en isolement à la prison de Maafushi. Sa cellule mesure à peine trois mètres carrés et ne dispose pas de matelas. Elle reçoit une alimentation très insuffisante.
Zaki a été arrêté à son domicile le 13 août dans la soirée puis relâché quelques heures plus tard. Il aurait finalement été emmené le 16 août en début d’après-midi par des agents des NSS. Le dissident souffre de la colonne vertébrale. Son fils a également été interpellé lors de la manifestation et serait détenu à Girifushi.
RSF confirme l’arrestation du cyberdissident Waheed mais ne dispose d’aucune information sur ses conditions de détention.