(RSF/IFEX) – Sajid Rashid, directeur de l’édition en hindi du quotidien « Mahanagar », a été poignardé le 24 août 2004 à Mumbai (anciennement Bombay, ouest du pays). Blessé à l’estomac, ses jours ne sont plus en danger. RSF est choquée par cette tentative d’assassinat. L’organisation demande aux autorités de l’Etat du Maharashtra de prendre les mesures […]
(RSF/IFEX) – Sajid Rashid, directeur de l’édition en hindi du quotidien « Mahanagar », a été poignardé le 24 août 2004 à Mumbai (anciennement Bombay, ouest du pays). Blessé à l’estomac, ses jours ne sont plus en danger.
RSF est choquée par cette tentative d’assassinat. L’organisation demande aux autorités de l’Etat du Maharashtra de prendre les mesures nécessaires pour identifier et arrêter les coupables, et d’assurer la protection des membres de la rédaction de « Mahanagar ».
L’organisation a noté que c’est la deuxième fois en moins de trois mois que le quotidien est l’objet de violences. S’il s’avère que le journaliste a été agressé pour ses prises de position en faveur de la liberté d’expression, il s’agit d’une menace inquiétante pour toute la presse indépendante de Mumbai, a-t-elle ajouté.
Dans la soirée du 24 août, non loin des locaux du quotidien, deux hommes se sont approchés de Rashid. Selon Nikhil Wagle, directeur de l’édition en marathe de « Mahanagar », l’un des deux agresseurs a demandé au journaliste s’il était « celui qui insultait le Coran ? », avant que le second ne le poignarde dans le dos à deux reprises.
En juin dernier, Rashid, également vice-président du mouvement Muslims for Secular Democracy, s’était exprimé sur la question de la liberté d’expression dans l’islam. Ses écrits avaient provoqué la colère des milieux fondamentalistes musulmans de Mumbai. Depuis cette date, le journaliste recevait des menaces anonymes. Il avait porté plainte, mais aucune enquête n’avait été ouverte. Ce n’est qu’après son agression que la police a décidé d’assurer sa protection.
Le quotidien « Mahanagar » est victime de violences de la part de nationalistes hindous et de fondamentalistes musulmans. Les premiers accusent le quotidien d’être « promusulman » et « antinationaliste », les seconds de tenir des propos blasphématoires envers l’islam.
Les locaux du quotidien ont été attaqués le 29 juin dernier par des membres du Bharatiya Janata Party (BJP, nationalistes hindous). Trois journalistes présents ont été agressés. A ce jour, la police n’a procédé à aucune arrestation dans cette affaire (consulter l’alerte de l’IFEX du 6 juillet 2004).
Cinq autres attaques ont touché le quotidien depuis sa création, et jamais personne n’a été jugé pour ces exactions.