(JED/IFEX) – Mbuyi Tshibwabwa, communément appelé « Mbote ya Kabambi » (« Grand Bonjour »), journaliste de la presse militaire et présentateur de l’émission « Armée et peuple », est interné depuis le 22 août 2004, à l’hôpital militaire du camp Katindo-droite, après avoir été sauvagement battu à l’auditorat militaire de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu à l’est de […]
(JED/IFEX) – Mbuyi Tshibwabwa, communément appelé « Mbote ya Kabambi » (« Grand Bonjour »), journaliste de la presse militaire et présentateur de l’émission « Armée et peuple », est interné depuis le 22 août 2004, à l’hôpital militaire du camp Katindo-droite, après avoir été sauvagement battu à l’auditorat militaire de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo, sur ordre du commandant de la 8ème Région militaire, le général Obedi Rwibasira. « Armée et peuple » est diffusée tous les jours à 19h00 (heure locale), sur la station locale de la chaîne publique Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC) à Goma.
Selon des sources officielles de la 8ème Région Militaire, que JED a pu contacter le 1er septembre en début d’après-midi, il est reproché au journaliste militaire « l’indiscipline dans l’armée et le refus de l’ordre ». Tshibwabwa avait été désigné par sa hiérarchie pour accompagner le commandant de la 8ème Région militaire dans une tournée de « sensibilisation » à l’intérieur de la province du Nord-Kivu. Le journaliste a refusé d’effectuer cette tournée car il n’a jamais reçu les frais de mission pour des missions similaires antérieures.
À la suite de ce refus, le journaliste a été arrêté le 16 août et enfermé au cachot de l’auditorat militaire de Goma, où il a été sauvagement battu avant d’être libéré le 18 août. Quatre jours après sa libération, il a été conduit d’urgence à l’hôpital militaire, où il a été admis.
Dans une conversation téléphonique avec JED, le journaliste, de son lit d’hôpital, a dit que son état de santé s’est un peu amélioré et qu’il doit passer un examen de radiologie du thorax, où il a encore de fortes douleurs. Quant au motif de son arrestation, il dit que tout a commencé il y a un peu plus d’un mois, lorsqu’il a consacré une de ses émissions à téléphone ouvert à la problématique de l’insécurité dans la ville de Goma. Les populations qui intervenaient en direct par téléphone auraient accusé le commandant de la 8ème Région militaire d’être à la base du climat d’insécurité.