(RSF/IFEX) – RSF condamne fermement l’attentat à la voiture piégée qui a frappé, le 30 octobre 2004, les locaux de la chaîne Al-Arabiya à Bagdad, faisant 7 morts et une vingtaine de blessés, notamment parmi les employés de la chaîne. « Nous demandons aux autorités irakiennes qu’une enquête approfondie soit menée afin que les auteurs de […]
(RSF/IFEX) – RSF condamne fermement l’attentat à la voiture piégée qui a frappé, le 30 octobre 2004, les locaux de la chaîne Al-Arabiya à Bagdad, faisant 7 morts et une vingtaine de blessés, notamment parmi les employés de la chaîne.
« Nous demandons aux autorités irakiennes qu’une enquête approfondie soit menée afin que les auteurs de cette attaque criminelle soient identifiés et punis. L’enquête devra dire si la chaîne de télévision était bien la cible visée par l’explosion. Quoi qu’il en soit, cet attentat révèle une nouvelle fois le mépris des acteurs du conflit pour la liberté de la presse sans laquelle il n’y aura pourtant ni démocratie, ni paix durable en Irak », a déclaré RSF.
L’organisation a rappelé que ce pays est le plus dangereux du monde pour les journalistes et leurs collaborateurs. Quarante-cinq d’entre eux ont été tués depuis le début du conflit et deux autres sont portés disparus. Par ailleurs, cela fait 74 jours que les journalistes français Christian Chesnot, Georges Malbrunot et leur chauffeur Mohamed Al-Joundi, sont détenus par l’Armée islamique en Irak (consulter des alertes de l’IFEX du 21 septembre, 31, 30, 27, 24 et 23 août 2004).
Le 30 octobre, une voiture piégée a explosé sur le parking situé en face des locaux de la chaîne Al-Arabiya à Bagdad. Ces locaux abritent également des bureaux des chaînes arabes MBC et Al-Ekhbariyah. Selon le dernier bilan, l’attentat a fait 7 morts et 19 blessés. Le chef du bureau de la chaîne à Bagdad, Haïdar Al-Wattar, a indiqué que cinq de ses employés étaient portés disparus et pourraient faire partie des tués. Douze des dix-neuf blessés seraient également des employés d’Al-Arabiya. L’explosion a provoqué d’importants dégâts matériels. Selon le ministère de l’Intérieur irakien et Al-Arabiya, il est possible qu’un kamikaze se soit trouvé à bord de la voiture piégée.
Le 31 octobre, en fin de journée, il n’était pas confirmé que la chaîne était la cible de l’attentat. Cependant, ce dernier a depuis été revendiqué par un groupe dénommé « Les brigades Thaourat Al-Ichrine » (« Les brigades de la révolution de 1920 »). « Le bâtiment s’est effondré sur les espions, les journalistes américanisés (. . .), porte-parole de l’occupation américaine », aurait déclaré le groupe dans un communiqué publié en ligne mais dont l’authenticité n’a pas été établie. Le directeur d’Al-Arabiya, Abdulrahman Al-Rashed, a rejeté ces accusations. Il a déclaré que la chaîne était au contraire « victime de sa neutralité », soulignant que trois de ses journalistes ont été tués par des tirs des troupes américaines. Selon lui, la chaîne ne se laissera pas intimider et continuera à travailler depuis Bagdad. Basée à Dubaï, Al-Arabiya est financée en majorité par des capitaux saoudiens.