(RSF/IFEX) – RSF s’inquiète de l’ultimatum fixé par un juge à Jim Taricani, reporter de la chaîne WJAR-TV, à Providence, Etat de Rhode Island. Ce dernier pourrait écoper de six mois de prison s’il ne révèle pas, avant le 18 novembre 2004, l’identité des sources lui ayant procuré une vidéo confidentielle du Federal Bureau of […]
(RSF/IFEX) – RSF s’inquiète de l’ultimatum fixé par un juge à Jim Taricani, reporter de la chaîne WJAR-TV, à Providence, Etat de Rhode Island. Ce dernier pourrait écoper de six mois de prison s’il ne révèle pas, avant le 18 novembre 2004, l’identité des sources lui ayant procuré une vidéo confidentielle du Federal Bureau of Investigation (FBI).
« Sans la garantie du secret des sources, plus personne ne prendra le risque de transmettre une information aux journalistes. La protection des sources est un pilier de la liberté d’expression et nous espérons que le juge ne mettra pas ses menaces à exécution », a déclaré RSF.
« Par ailleurs, l’obligation faite à Jim Taricani de payer plus de 75 000 dollars à la justice aura, sans aucun doute, un effet inhibiteur sur les journalistes disposant d’informations classées confidentielles mais dont la publication peut être utile à la société », a ajouté l’organisation.
Le 4 novembre, le juge fédéral Ernest C. Torres a de nouveau sanctionné le refus de Taricani de révéler ses sources, lui donnant un délai de 14 jours pour obtempérer. A défaut, cet « outrage à la Cour » ne sera plus considéré comme un délit mais comme un crime, relevant donc du pénal et pouvant être sanctionné par une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à six mois.
Le 12 août, le journaliste avait été condamné, en appel, à payer une amende de 1 000 $US par jour, soit un montant total de plus de 75 000 $US. Le 4 novembre, le juge a mis un terme à cette sanction, rejetant la demande des procureurs de doubler son montant.
Taricani refuse de révéler au tribunal l’identité de la personne lui ayant fourni une vidéo réalisée dans le cadre d’une enquête secrète du FBI. Cette vidéo, diffusée le 1er février dernier, montrait un ancien haut fonctionnaire de Providence acceptant un pot-de-vin d’un informateur du FBI.
En octobre, un juge avait déjà prononcé un ordre d’incarcération à l’encontre de Matthew Cooper, du magazine « Time », et de Judith Miller, reporter du « New York Times », dans le cadre de l’enquête sur la révélation de l’identité d’un agent de la CIA (consulter des alertes de l’IFEX des 14 et 8 octobre, 13 et 11 août et 26 mai 2004). Le premier a également été condamné à payer une amende de 1 000 $US par jour pendant 18 mois. Les deux journalistes ayant fait appel, leurs sanctions ont été suspendues.