(RSF/IFEX) – Les 24 et 25 novembre 2004, près de la moitié du tirage de l’hebdomadaire satirique « Academia Catavencu » a disparu, tôt le matin, des kiosques à journaux. Selon Liviu Mihaiu, rédacteur en chef adjoint de « Academia Catavencu », des hommes du Parti social-démocrate (PSD, au pouvoir) ont été vus faisant le tour des kiosques dans […]
(RSF/IFEX) – Les 24 et 25 novembre 2004, près de la moitié du tirage de l’hebdomadaire satirique « Academia Catavencu » a disparu, tôt le matin, des kiosques à journaux.
Selon Liviu Mihaiu, rédacteur en chef adjoint de « Academia Catavencu », des hommes du Parti social-démocrate (PSD, au pouvoir) ont été vus faisant le tour des kiosques dans tout le pays pour acheter la totalité des exemplaires du journal. Cette édition présentait une « enquête compromettante pour le Premier ministre et candidat du PSD à la présidence, Adrian Nastase », selon lui. Le porte-parole du PSD, Titus Corlatean, a démenti ces accusations.
« »Academia Catavencu », connu pour sa liberté de ton, a été purement et simplement confisqué à ses lecteurs », ont déclaré RSF et l’Agence de monitoring de la presse (Media Monitoring Agency, MMA), une organisation roumaine de défense de la liberté d’expression.
« Cette manoeuvre est un très mauvais signe pour la liberté de la presse à quelques jours de l’élection présidentielle, prévue pour le 28 novembre », ont ajouté les deux organisations.
Selon l’Agence France-Presse (AFP), une dizaine de marchands de journaux de Bucarest ont confirmé que « des hommes sont venus tôt mercredi matin pour acheter tous les exemplaires d' »Academia Catavencu » ». L’hebdomadaire était introuvable dans la capitale le 24 novembre à midi (heure locale), alors qu’il est habituellement disponible jusqu’à la fin de la semaine, a indiqué l’AFP.
Dans cette édition, l’hebdomadaire publiait en supplément un recueil d' »hommages » à l’ancien dictateur communiste Nicolae Ceausescu, parus dans les années 1970-1980 et signés par de hauts responsables du PSD, dont Nastase, le président Ion Iliescu ou encore le vice-Premier ministre Ioan Talpes.