(RSF/IFEX) – Depuis la mi-novembre 2004, les autorités sud-coréennes bloquent l’accès à une trentaine de sites de propagande du régime nord-coréen. RSF dénonce ces mesures de filtrage, mais souligne l’hypocrisie des réactions outragées de Pyongyang. Au pays du grand leader Kim Jong Il, nul besoin de censurer Internet puisqu’il est tout simplement interdit de s’y […]
(RSF/IFEX) – Depuis la mi-novembre 2004, les autorités sud-coréennes bloquent l’accès à une trentaine de sites de propagande du régime nord-coréen. RSF dénonce ces mesures de filtrage, mais souligne l’hypocrisie des réactions outragées de Pyongyang. Au pays du grand leader Kim Jong Il, nul besoin de censurer Internet puisqu’il est tout simplement interdit de s’y connecter.
« Le blocage des sites nord-coréens est inacceptable et doit être levé au nom de la liberté d’expression. Nous demandons toutefois aux dirigeants nord-coréens, qui se sont insurgés à grands cris contre cette censure, d’appliquer eux aussi le régime de tolérance qu’ils exigent de leurs voisins », a déclaré l’organisation.
Selon le ministre des Communications sud-coréen, Chung Dae-soon, l’ordre de blocage a été validé par un comité d’éthique qui a conclu que les sites en question violaient la loi sur la sécurité nationale. Cette loi, qui criminalise la diffusion d’informations favorables au régime nord-coréen, a été régulièrement utilisée depuis son adoption, en 1948, pour emprisonner des journalistes communistes. L’invocation de ce texte par un membre du gouvernement paraît incongrue alors que le président Roh Mooh-huyn a récemment annoncé sa volonté de l’abroger. Parmi les publications interdites figure notamment le site de l’université Kim Il-sung (http://www.ournation-school.com).
Selon l’agence de presse britannique Reuters, un porte-parole du ministère des Postes et Télécommunications nord-coréen a qualifié ces mesures « d’acte fasciste sans précédent (. . .) contraire aux exigences de l’ère des nouvelles technologies ». Ces déclarations prêtent à sourire venant d’un des régime les plus répressifs de la planète en matière de liberté d’expression. En Corée du nord, où aucune presse indépendante n’est tolérée, seule une poignée de privilégiés accèdent au Réseau.