(RSF/IFEX) – Le ministère de l’Information a ordonné, le 24 novembre 2004, la suspension pour trois mois de l’hebdomadaire indépendant « Birzha Informatsii », suite à un article pour lequel la rédactrice en chef et cofondatrice du journal, Elena Rovbetskaya, a déjà été condamnée à une amende. Dans un courrier adressé au ministre de l’Information, Vladimir Rusakevich, […]
(RSF/IFEX) – Le ministère de l’Information a ordonné, le 24 novembre 2004, la suspension pour trois mois de l’hebdomadaire indépendant « Birzha Informatsii », suite à un article pour lequel la rédactrice en chef et cofondatrice du journal, Elena Rovbetskaya, a déjà été condamnée à une amende.
Dans un courrier adressé au ministre de l’Information, Vladimir Rusakevich, RSF a condamné le harcèlement dont fait l’objet la presse indépendante en général, et cet hebdomadaire en particulier, et demandé l’annulation de sa suspension.
Le 24 novembre, le ministère de l’Information a simultanément donné un avertissement à « Birzha Informatsii » et ordonné sa suspension, alors même que la rédaction dispose légalement d’un mois pour faire appel après un tel avertissement.
L’hebdomadaire a été suspendu pour « violation de la loi sur les médias » suite à un article publié dans l’édition du 9 septembre. Intitulé « Trahison au nom du peuple », Rovbetskaya y affirmait que le référendum sur la révision de la Constitution, qui permet désormais au président Alexandre Loukachenko de briguer un troisième mandat, constituait un « défi à la société ». Elle ajoutait que, pour appeler à un tel référendum, il fallait « non seulement ne pas avoir de conscience, mais avoir un mépris « divin » pour la plèbe ».
Suite à cet article, Rovbetskaya avait été condamnée, le 30 septembre, par une cour régionale de Grodno (Ouest) à une amende équivalent à environ 500 euros (environ 665 $US), ce qui représente six mois de salaire, pour « offense à l’honneur et à la dignité du Président ».
Au cours d’une véritable vague de répression contre la presse précédant le référendum et les élections législatives d’octobre, plus d’une dizaine de journaux indépendants ont été suspendus sous des prétextes administratifs fallacieux.