(RSF/IFEX) – Kosuke Tsuneoka, journaliste japonais indépendant spécialiste du Caucase, a été interpellé, le 19 novembre 2004, à Nazran (Ingouchie), pour « atteinte à l’ordre administratif ». Il risque d’être interdit de territoire russe pour une durée de cinq ans. Il a notamment réalisé des interviews sans être accrédité. Dans un courrier adressé à Sergueï Lavrov, ministre […]
(RSF/IFEX) – Kosuke Tsuneoka, journaliste japonais indépendant spécialiste du Caucase, a été interpellé, le 19 novembre 2004, à Nazran (Ingouchie), pour « atteinte à l’ordre administratif ». Il risque d’être interdit de territoire russe pour une durée de cinq ans. Il a notamment réalisé des interviews sans être accrédité.
Dans un courrier adressé à Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, RSF s’est inquiétée de la sanction encourue par le journaliste et a demandé des éclaircissements sur cette affaire.
« Le statut de ‘zones d’actions antiterroristes’ a été étendu à de plus en plus de localités en Russie, en particulier après la tragédie de Beslan, ce qui rend pratiquement impossible l’obtention d’accréditation pour les journalistes étrangers qui désirent se rendre en Ingouchie », a déclaré l’organisation.
« Il serait disproportionné d’interdire de territoire un journaliste pour une durée de cinq ans parce qu’il a rencontré des réfugiés et des survivants de la tragique prise d’otages de Beslan, » a ajouté RSF.
Lors d’une audience préliminaire, le 30 novembre, un tribunal régional de Nazran a examiné la plainte déposée contre Tsuneoka pour « atteinte à l’ordre administratif ». Le journaliste n’aurait pas procédé à son enregistrement auprès des autorités après son arrivée sur le territoire russe, contrairement à la législation en vigueur.
Tsuneoka a été interpellé le 19 novembre à la gare de Nazran, par des agents de sécurité de la gare qui ont relevé l’absence de son enregistrement. De plus, il était en possession d’un visa commercial et ne possédait pas d’accréditation.
Les services de sécurité d’Ingouchie ont déclaré à un correspondant de l’agence de presse russe ITAR-TASS que le journaliste serait « très probablement condamné à une amende et interdit de territoire pour cinq ans ».
Arrivé le 24 octobre en Russie, Tsuneoka a d’abord enquêté à Moscou sur le comité de mères de soldats. Il s’est rendu, le 10 novembre, à Vladikavkaz pour rencontrer des victimes de la tragédie de Beslan.
Tsuneoka a souvent travaillé dans le Caucase, effectuant des reportages en Russie et en Géorgie. En août 2001, il avait disparu dans les gorges de Pankissi (territoire géorgien frontalier de la Russie), puis avait été, selon la version officielle, libéré grâce à l’intervention des services secrets géorgiens (consulter des alertes de l’IFEX des 27 et 20 septembre 2001).