(RSF/IFEX) – Les autorités ont suspendu, le 8 février 2005, la publication du journal « Al-Ghad » (« Demain ») d’un nouveau parti d’opposition du même nom. RSF proteste contre cette mesure arbitraire et demande aux autorités de revenir sur leur décision. « Nous dénonçons la décision du Haut Conseil de la presse de suspendre le quotidien du premier parti […]
(RSF/IFEX) – Les autorités ont suspendu, le 8 février 2005, la publication du journal « Al-Ghad » (« Demain ») d’un nouveau parti d’opposition du même nom. RSF proteste contre cette mesure arbitraire et demande aux autorités de revenir sur leur décision.
« Nous dénonçons la décision du Haut Conseil de la presse de suspendre le quotidien du premier parti d’opposition autorisé depuis les vingt dernières années. La rédaction du journal ne devrait pas souffrir des plaintes déposées contre Ayman Nour, président du parti Al-Ghad, placé en détention pour « falsification de documents officiels ». Cette décision, directement liée à des considérations politiques, met en doute la volonté de l’Egypte de s’orienter vers un processus démocratique durable et de mettre en place des structures respectueuses de la liberté d’expression des médias », a déclaré RSF.
L’organisation demande aux autorités de motiver leur décision de suspendre « Al-Ghad » ou bien de permettre sa reparution.
Joint au téléphone par RSF, Ibrahim Issa, rédacteur en chef d' »Al-Ghad », a fait part de son pessimisme quant à une nouvelle autorisation de parution du quotidien. « Si les autorités nous ont donné une première fois l’autorisation de paraître c’est qu’elles pensaient que nous serions sous leur contrôle. À présent qu’ils ont vu notre ligne éditoriale, je ne pense pas qu’ils nous permettent à nouveau de publier notre journal », a déclaré Issa.
Le parti d’opposition Al-Ghad avait obtenu l’autorisation de publier un journal le 28 décembre 2004. Le premier numéro était sous presse lorsque le Haut Conseil a contacté l’imprimerie gouvernementale Al-Ahram pour lui signifier la suspension du quotidien et donc l’arrêt du tirage. Les responsables du journal ont été alertés par l’imprimerie, mais n’ont toujours pas reçu d’explication de la part des autorités.
La première édition du journal comportait notamment un article écrit par le docteur Ayman Nour, depuis sa cellule, dans lequel il retraçait tous les événements depuis son arrestation, le 29 janvier 2005. D’autres articles demandaient une modification de la Constitution égyptienne et dénonçaient le mode de scrutin utilisé dans le pays.
Les responsables d' »Al-Ghad » n’ont aucun espoir de voir paraître leur journal même s’ils obtiennent gain de cause auprès du tribunal. À la suite d’une plainte déposée par le ministre de l’Agriculture, le quotidien « Al-Shaab » du Parti du travail est toujours suspendu malgré un jugement rendu en appel, le 23 décembre 2004, autorisant sa reparution.