(RSF/IFEX) – Le 5 mars 2005, cela fera six mois que le rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Al-Shoura », Abdulkarim Al-Khaiwani, est en prison. Il a été condamné, le 5 septembre 2004, à un an de prison ferme et son journal a été suspendu pour une durée de six mois. RSF demande sa libération immédiate ainsi […]
(RSF/IFEX) – Le 5 mars 2005, cela fera six mois que le rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Al-Shoura », Abdulkarim Al-Khaiwani, est en prison. Il a été condamné, le 5 septembre 2004, à un an de prison ferme et son journal a été suspendu pour une durée de six mois. RSF demande sa libération immédiate ainsi que la levée de la suspension de sa publication.
« Nous dénonçons fermement le recours à des peines d’emprisonnement dans des affaires de diffamation et nous demandons aux autorités yéménites une réforme du code pénal afin de supprimer les peines de prison pour des délits de presse. Dans le cas d’Abdulkarim Al-Khaiwani, une peine aussi lourde et la délivrance d’un mandat de dépôt contre lui nous paraissent totalement disproportionnées par rapport au chef d’inculpation », a déclaré l’organisation.
RSF déplore qu’il ait fallu attendre six mois avant qu’Al-Khaiwani puisse faire appel. Par ailleurs, les six mois de suspension d' »Al-Shoura » étant arrivés à terme, l’organisation demande au gouvernement d’autoriser sa reparution.
Le 2 mars 2005, après six mois de détention, Al-Khaiwani a eu droit à sa première audience en appel devant la cour de Sanaa. Plusieurs journalistes et avocats défenseurs des droits de l’homme avaient fait le déplacement pour le soutenir. Afin de limiter cette manifestation de soutien, l’audience avait été transférée dans une petite salle et le juge avait fait évacuer par la force plusieurs personnes, dont un des principaux avocats du journaliste. A l’issue de cette audience, le verdict a été reporté au 22 mars 2005.
Afin de protester contre la violation du code de la presse et de la Constitution que représente selon eux cette affaire, le syndicat des journalistes et celui des avocats organisent le 5 mars un rassemblement dans les locaux du Syndicat des journalistes yéménites en soutien au rédacteur en chef d' »Al- Shoura ».
Al-Khaiwani avait été condamné le 5 septembre par une cour de Sanaa, suite à une plainte du ministère yéménite de l’Information. Il avait été reconnu coupable d’avoir soutenu, à travers son journal, la rébellion du leader chiite Badr Eddin al-Hawthi contre les autorités de Sanaa et d’avoir diffamé le président Saleh. A l’issue du procès, un mandat de dépôt avait été délivré contre lui. Son avocat, Jamal al-Goabi, avait pourtant annoncé au juge immédiatement après le verdict qu’il faisait appel de la décision.